Poo poo Pie XII

Le Vatican est un pays où le taux de mortalité est plus élevé que celui de natalité qui est un peu bas. Du coup, contrairement à ce qui se fait ailleurs en Europe, les immigrés polonais sont bien reçus. Même ceux qui s’appellent Karol. On les oblige à choisir un autre prénom, encore plus ridicule, mais sinon, on est sympa avec eux et on les pleure quand ils s’en vont vers d’autres cieux.

Bref, ceci n’est pas la question. En ces jours où qu’on parle beaucoup plus de JP2 que de Rainier à la télé alors qu’objectivement, on va presque aussi souvent à la messe qu’à Monaco, penchons nous sur le travail quotidien d’un pape.

Pape est un métier mal payé et ingrat. Plutôt pauvre, comme job. Le pape fait des blagues en apparaissant à des fenêtres, embrasse le sol, dit des bêtises et canonise des gens.

Canoniser des gens ne veut pas dire leur tirer dessus avec un Canon, les papes préférant les Leica.

Canoniser est un truc plus complexe:
Nous sommes un mardi, un petit peu avant le Moyen-Âge. Les finances de l’église ne sont pas encore très saines. Le pape Grégory I (qui a gagné le droit de papiser lors d’une sorte de sélection où les fidèles devaient voter chaque semaine) s’interroge quant au moyen de remplir un peu les caisses, afin de pouvoir organiser des fêtes paroissiales. Il organise un concile à Bulle. Un des sous-papes se rappelle alors de sa jeunesse, au village, quand les pompiers déambulaient de porte en porte pour vendre des calendriers.
Caramba, se dit le pape en latin, nous aussi, on va vendre des calendriers. Se rappelant de son adolescence, il ajoute: ils se vendront mieux si on y met plein de saints.

Reste alors à trouver, pour chaque jour, une personne sanctifiable. Il faut préparer les dossiers, tout ce genre de choses. Grégory I est un pape sympa, mais il préfère jouer à la belote avec son chat, Tho IX, ou aller boire des canons que se taper des biographies de mamies qui ont vu des vierges leur apparaître après surconsommation de tisane de cynorrhodon ou d’ermites errants. La préparation du calendrier est un vrai travail de bénedictin.
Le pape a alors une idée peu orthodoxe: il demande à sa secrétaire de l’assister. Ladite secrétaire est une jeune fille aux mensurations avantageuses. Sauf que les canons de beauté de l’époque sont différents des actuels et qu’elle passe pour plutôt laide. La jeune fille reste donc vierge et marrie.

Le pape remercie la jeune fille pour son travail en lui offrant une place au calendrier. Elle devient sainte et tique un peu. En effet, dès lors, les sous-papes semblent enfin la remarquer et lui proposent des trucs peu catholiques. A leurs yeux, elle devient belle, un vrai canon.
D’où l’expression: se faire canoniser.

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