Archive for September 10th, 2004

la vérité hystérique

Friday, September 10th, 2004

Nous sommes à Babylone, en l’an plusieurs avant Jésus-Christ. Le tourisme est au plus bas, suite à l’invasion du pays par des Barbares venus de l’ouest, qui auraient trouvé des soi-disant archers de destruction massive. Le préposé au remontage du tourisme décide alors de construire une super grande tour, en se disant qu’on en vendra peut-être des reproductions miniatures dans des boules de neige, tout ça.

Comme il se doit en ces temps insalubres, il engage des ouvriers au noir. Les soirées sont longues et la vie nocturne babylonienne laisse à désirer. Les occupations sont rares. Très rares. Les ouvriers décident donc de se saoûler la gueule tous les soirs, histoire de passer le temps.

Et, l’alcool aidant, ils balbutient et ont de la peine à se comprendre les uns les autres. Et c’est dans l’un de ces éclairs de génie que l’on ne peut avoir que lorsqu’on est ivre mort que l’un des camarades de beuverie lance cette idée qui va changer la face du monde: “et si que l’on dirait que on causerait pas tous pareil, histoire de relancer l’industrie des guides touristiques?” Au lieu de trouver cette suggestion saugrenue, les camarades de débauche se piquent au jeu. Les langues sont nées, au grand dam de milliards de génération d’étudiants en allemand, première langue étrangère.

Chacun crée alors sa langue, avec moult circonvoltions, développe ses verbes irréguliers, ses accords du participe passé et ses déclinaisons. Ils se disent que ça fera plus joli à ramener à la maison que des bouliers ou des codes de lois. Et d’une certaine manière, ils ont bien raison.

Parmi tous ces joyeux plaisantins, Romoric Durant, le méconnu inventeur du français, est l’un des plus fourbes. Son truc à lui, c’est les doubles consonnes, les pluriels irréguliers, les orthographes piégeuses.

Mais l’inventivité creuse, et les joyeux compères s’interrompent pour commander une pizza.

Quelques heures plus tard, le livreur arrive en faisant siffler les sabots de son dromadaire. Alors, dit-il en substance, j’ai trois quatre saisons, une jambon-läkerlis, une fruits de mer, une jambon-fromage…”

“Ah non, c’était au thon, pour moi”, s’exclame Romoric.

Voilà la véritable origine de l’expression “au thon pour moi”, étrangement devenue “au temps pour moi” au fur des années.