Archive for the ‘juke-box’ Category

Seattle Ibiza

Saturday, April 22nd, 2006

Le rhum ne se fait pas en un jour: au fur que tu passes de la vingtaine à la trentaine, petit à petit, tu jettes tes jeans troués parce que ton patron trouve que ca fait pas très sérieux, tu donnes des chemises de bûcheron aux enfants aveugles, tu enlèves tes boucles d’oreille un soir et tu oublies de les remettre.

Par contre, si, bien sûr, tu n’assumes plus complètement tous tes choix juvéniles, y en a d’autres qui restent totalement incontournables même quinze ans plus tard. Même si, de peur d’avoir mal au dos pendant une semaine, tes pogos commencent à ressembler un peu à du madison.

Sauf que les chansons incontournables, des fois, il vaut mieux ne jamais tenter de savoir de quoi ca parle. (Louise, j’espére juste que tu vas pas avoir envie de me dépecer après ce post, comme on dit sur les blogs, han mais c’est du deuxième degré, voire du trois ou quatrième, surtout qu’on a un service à te demander)

Smells like teen spirit – Nirvana (1991)

ca sent l’esprit adolescent
Ca parle donc d’adolescents, ces êtres étranges qui, à l’époque, n’avaient pas encore de skyblogs mais faisaient quand même déjà des tas de trucs bizarres. C’est aussi la chanson qui a révélé au monde ébahi Nirvana et son chanteur Kurt Cobain, le Pierrick Lilliu américain. (Paroles trouvées ici et un peu ailleurs, traduction maison et quand je suis bloqué)

Load up on guns
Bring your friends

Charge tes pistolets, amène tes amis
Les adolescents, en 91, ils adoraient faire des tas de boums avec leurs copains, ils écoutaient de la musique. En 91, par exemple, ils écoutaient Saga Africa et après y avait la série de slow, avec Winds of Change, où ils espéraient danser avec Greta.

It’s fun to lose and to pretend
She’s overbored and self-assured

C’est sympa de perdre et de prétendre qu’elle est super-ennuyée et qu’elle a confiance en elle
Le type, il se prend une veste (c’est fou, toutes les chansons parlent de ca), mais il s’en fout, il trouve ca superdrôle de dire que c’est juste parce que c’est une pétasse qui a confiance en elle qu’il s’est pris une veste. Ah ca, en 1991, on savait encore s’amuser de choses simples, pas comme les jeunes d’aujourd’hui avec leurs skyblogs.

Oh no, I know a dirty word

Oh non, je connais un gros mot
Il parle de self-assured, là, c’est parce que c’est de l’humour, il dit que c’est un gros mot, un peu comme dans un sketch de Coluche mais pas tout à fait.

Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello ,hello

Salut, salut, salut, salut, comment bas?
En anglais, c’est un jeu de mots très drôle, Kurt Cobain, c’était pas le dernier pour la déconne. Mais ca veut dire que les ados, ils sont trop mal dans leur peau à cause de la société qui les comprend pas et de cette pétasse de Greta.

With the Lights out it’s less dangerous

Avec les lumières éteintes, c’est moins dangereux
Y aura moins de risque à inviter Greta à danser dans le noir. L’adolescence c’est une période de révolte, d’émancipation, mais surtout d’acné.

Here we are now entertain us

Nous sommes ici maintenant, amusons nous
Ca, ca veut dire qu’il va boire des tas de bières pour oublier Greta.

I feel stupid and contagious
Here we are now entertain us

Je me sens stupide et contagieux, nous sommes ici maintenant, amusons nous
Y a un moment, entre ta troisième et ta septième bière, où tu te rends compte que tu dis n’importe quoi et que dans trois jours, tu vas être embêté en recroisant les mêmes gens, mais où tu le dis quand même. Heureusement, ils suivent l’exemple et boivent pareil, sauf le grand Kevin qui s’est eclipsé avec Greta.

A mullato an albino
A mosquito my libido
yay

un mulâtre, un albinos, un mostique, ma libido
Voilà, ca, c’est un exemple des conneries qu’on peut dire quand on est bourré. Les amis de Kurt, après sept bières, y en a un qui ressemble à un mulâtre, un à un albinos, un à un mostique et Greta.

I’m worse at what I do best

Je suis mauvais à ce que je fais le mieux
Ca c’est typique de l’esprit adolescent, ils se dévalorisent, ils se trouvent nuls et incompris. Et ils reprennent une bière du coup.

And for this gift I feel blessed

Et pour ce don, je me sens béni
(et non pas blessé, c’était un piège)(par exemple quand tu éternues et qu’un anglais te dit bless you, tu n’es pas obligé de le traiter de moustique mulâtre albinos, il ne te veut pas de mal)

Our little group has always been
And always will until the end

Notre petit groupe a toujours été et sera toujours
Je suis trop un incompris, heureusement mes potes ils sont incompris aussi alors ils me comprennent. Le mouvement grunge et le mouvement (si, si) goth ont des racines communes.

(refrain, solo de guitare pour les pogos)

And I forget just why I taste
Oh yeah I guess it makes me smile

Et j’oublie juste pourquoi je goûte, oh yeah, je parie que ca me fait sourire
Kurt, il est maintenant tellement bourré qu’il ne se rappelle plus pourquoi il boit et qu’il est obligé de se regarder dans le miroir pour savoir si il sourit.

I found it hard it’s hard to find

Je l’ai trouvé difficilement, c’est dur à trouver
Sauf que ces cons de miroirs, ils font rien qu’à bouger

Oh well whatever nevermind

Et bien, ca fait rien, peu importe
Les jeunes, en 1991, ils disaient souvent peu importe. Aujourd’hui ils diraient plutôt, oua zyva rien à battre, mais le résultat est le même alors finalement, on s’en fout, quoi. De toutes facons, personne peut comprendre.

Le refrain. Sauf à la fin:

A denial (112x)

Une dénégation, une dénégation, une dénégation
C’est sûr qu’en francais, c’est moins mieux.

Rendez-vous dans dix ans

Friday, March 17th, 2006

Avec toutes ces histoires de CPE, non seulement on ne parle plus de tout de grippe bavière et de batchikumba, mais en plus certains événements de l’actualité ne reçoivent pas l’attention qu’ils mériteraient.

L’un des plus grands chanteurs de tout le cinéma français sort un nouvel album, “Des souvenirs devant”. L’album de la maturité, n’hésitent pas à dire certains.

Alors à propos de souvenirs, rappelons-nous de cette époque où Patrick triomphait, faisait hurler les treizenaires comme aucun M Pokora ne les a plus fait hurler depuis, mais c’est pas les mêmes alors si ça se trouve les jeunes d’aujourd’hui ont des capacités de hurlage moins élevée, à cause de la couche d’ozone, mais quand même. Et rendons hommage à ce monument de la chanson française, à cette oeuvre qui mériterait d’être élevée au panthéon de la chanson engagée, non loin de “Ma Liberté de Penser” et de “Big Bisous”, à ce morceau qui, à lui seul, aurait justifié la création de la rubrique jukebox de ce blog. (et j’ai trouvé les paroles ici, ce qui me permet de rendre également hommage à un jeune chanteur atexte qui n’a pas eu la carrière qu’il méritait au moins autant que Jean-Pierre François)

Alors regarde
Paroles et musique: Patrick Bruel

Le sommeil veut pas d’ moi, tu rêves depuis longtemps.
Sur la télé la neige a envahi l’écran.

C’est vrai qu’en cas d’insomnie, rien ne vaut une bonne compétition de biathlon pour retrouver le sommeil.

J’ai vu des hommes qui courent, une terre qui recule,
Des appels au secours, des enfants qu’on bouscule.

Par contre, avant le ski, y a eu un reportage sur le Paris-Dakar, ils ont expliqué que en fait, dans la course, y a des tas de gens qui luttent contre l’avancée du désert alors quand même, c’est pas bien grave si on écrase un ou deux gamins de temps en temps, de toutes façons ils seraient morts quand même et en plus ils sont noirs. Mais avant de se faire écraser, les gamins, ils crient quand même au secours, alors Patrick, qui est un chic type, ça le travaille.

Tu dis

C’est un chic type, mais sa meuf parle en dormant, ou alors il l’a réveillée et ça, c’est pas très sympa.

qu’ c’est pas mon rôle de parler de tout ça,

En effet, c’est le boulot de Gérard Holtz.

Qu’avant d’ prendre la parole il faut aller là-bas.

Ca, par contre, c’est n’importe quoi. Si les gens ne parlaient que de ce qu’ils connaissent, que deviendraient les blogueurs?

Tu dis qu’ c’est trop facile, tu dis qu’ ça sert à rien,

En même temps, Patrick, si tu la réveilles au beau milieu de la nuit pour lui parler du Paris-Dakar, estime-toi heureux qu’elle te dise que c’est trop facile qu’ça sert à rien, elle pourrait être beaucoup plus grossière.

Mais c’t encore plus facile de ne parler de rien.

Ca, par contre, je suis pas tout à fait d’accord. Ne parler de rien, ça va un moment, surtout au milieu de la nuit, mais y a un moment où ça devient difficile. Genre par exemple, le moment où faut aller faire les courses et là vous vous demandez si il restait du beurre, ou pas?

Alors regarde, regarde un peu…
Je vais pas me taire parce que t’as mal aux yeux.

Voilà. Je pense que cette phrase est la plus merveilleuse de la chanson française. Il aurait pu dire “Il n’y a pire manchot que celui qui ne veut pas courir” ou “Pas de bras, pas de genoux”, mais non, le grand Patrick a eu cet éclair de génie dont tous les poètes, de Maurice Rimbaud à Mam’Zelle Ti Keur auraient rêvé.

Alors regarde, regarde un peu…
Tu verras tout c’ qu’on peut faire si on est deux.

Mais là, tout de suite, l’élan poétique retombe comme un soufflé trop mur fauché par un chasseur tragique. En fait, s’il l’a réveillée au milieu de la nuit, c’est parce qu’il s’est dit, en bon poète, que quand on arrive pas à dormir, autant tirer son coup, ça passe le temps. Mais comme ça le gêne quand même un peu de balancer ça en se brûlant le pourpoint, question d’éducation tout ça, il commence par l’engueuler parce qu’elle s’en fout du Paris-Dakar.

Perdue dans tes nuances, la conscience au repos,
Pendant qu’ le monde avance, tu trouves pas bien tes mots.

Et comme, pour une raison qui nous échappe, elle préfère balbutier et borborygmer plutôt que de revisiter le kamasutra, il remet la compresse.

T’ hésites entre tout dire et un drôle de silence.

Et c’est peut-être mieux, hein, si elle disait tout elle risquerait de dire des choses que vous regretteriez, tout ça.

T’as du mal à partir, alors tu joues l’innocence.

Patrick, lui, il trouverait super logique qu’à deux heures du matin, elle fasse ses valises et parte sur place voir si elle peut aider. Elle, bon, le seul truc qu’elle trouve à dire pour se défendre c’est que c’est pas elle qui conduisait ce putain de camion et que si Luc Alphand gagne, est-ce qu’il pourrait nous ramener une plaque de beurre?, c’est pas très malin, soit.

Alors regarde, regarde un peu…
Je vais pas me taire parce que t’as mal aux yeux.

Je vais pas te faire un enfant dans l’dos parce que t’as mal au coeur, ça aurait été sympa aussi.

Alors regarde, regarde un peu…
Tu verras tout c’ qu’on peut faire si on est deux.

Ensuite, il retente encore sa chance, il est tenace et il a du mal à comprendre qu’on lui résiste alors qu’un classement Sofres-tf1 l’a classé parmi les 50 personnalités françaises les plus sexy, juste devant Jean Reno et l’abbé Pierre.

Dans ma tête une musique vient plaquer ses images,
Sur des rythmes d’Afrique mais j’ vois pas l’ paysage
Encore des hommes qui courent, une terre qui recule;
Des appels au secours des enfants qu’on bouscule

Et alors là, Patrick, il se dit bon, vu que de toutes façons je peux pas dormir, je vais écrire une chanson et y aura un super clip avec des enfants qu’on bouscule dans tous les coins et ensuite j’irai à tf1 dire que la faim dans le monde c’est mal et que je le dis dans mon album de la maturité, ça va être bien.

Alors regarde, regarde un peu…
Je vais pas me taire parce que t’as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu…
Tu verras tout c’ qu’on peut faire si on est deux.

Et ensuite, il dit à sa meuf: voilà, j’ai composé une super chanson pour dire que l’injustice c’est pas juste et que toi t’es trop nulle de même pas vouloir que l’injustice elle disparaisse, alors maintenant, on baise?

chtoink

Sunday, February 26th, 2006

Pour faire comme Vinvin, j’ai décidé d’internationaliser ce blog.
Pour faire plaisir à mon premier plagiaire, je vous refais une petite chanson.
Et pour faire comme Stéphane Lambiel, parce que lui aussi, il est rigolo, You’re beautiful de James Blunt.

“You’re Beautiful”, James Blunt

Tu es belle, James Emoussé
Notons au passage l’originalité du titre

My life is brilliant.

My life is brilliant.

Ma vie est brillante, ma vie est brillante
J’ai envie de dire, grand bien t’en fasse.

My love is pure.

Mon amour est pur
Il se la pète un peu, le James…

I saw an angel.
Of that I’m sure.

J’ai vu un ange / De ça je suis sûr
C’est bien d’en être sûr. En même temps, c’est relativement facile: les anges, ça a des grandes ailes dans le dos. Comme les dindes. D’ailleurs, rappelons que si vous voyez un ange mort sur le bord de la route, il ne faut absolument pas y toucher, c’est dangereux. Vous pouvez le manger, c’est sans risques, mais uniquement à condition de ne pas y toucher.

She smiled at me on the subway.

Elle m’a souri dans le metro
Quelqu’un qui sourit dans le metro, y a effectivement des chances que ce soit une apparition divine. Ou une dinde. En tout cas, c’est pas humain.

She was with another man.

Elle était avec un autre homme
Elle était avec un autre homme, elle t’a souri. Mouais… finalement, c’était peut-être plus une dinde qu’un ange.

But I won’t lose no sleep on that,
‘Cause I’ve got a plan.

Mais je ne vais pas perdre aucun sommeil sur ça / car j’ai un plan
Du métro?

You’re beautiful. You’re beautiful.
You’re beautiful,

Tu es belle, tu es belle, tu es belle
ça fait trois fois beautiful, ça

it’s true

c’est vrai
Ah ben ça, j’espère bien que c’est vrai, si tu le répètes trois fois.

I saw your face in a crowded place,

J’ai vu ton visage dans un endroit peuplé
le metro, donc

And I don’t know what to do,

Et je ne sais pas quoi faire
Je croyais que t’avais un plan, gros malin.

‘Cause I’ll never be with you.

Parce que je ne serai jamais avec toi
Tu t’avoues vite vaincu, pour un mec brillant à l’amour pur.

Yeah, she caught my eye,
As we walked on by.
She could see from my face that I was,
Flying high, [ – video/radio edited version]
Fucking high, [ – CD version]

Ouais, elle a attrapé mon oeil, Comme nous avons marché sur par.
Elle pourrait voir de mon visage que j’étais, Volant haut, [-le vidéo/radio la version éditée] le Baisage haut, [-la version de CD]

Hum… les traducteurs automatiques de le web, c’est peut-être pas toujours génial… On reprend avec cette version.

Yeah, she caught my eye,
As we walked on by.

Oui, elle a attiré mon regard,
Car nous avons marché cote à cote

Bon, les traductions pas automatiques, c’est peut-être pas toujours idéal. Mais bon, on a compris l’idée générale: il a vu une meuf trop bonne. Plus de six mois qu’il nous bassine avec ça. Alors que bon, je sais pas comment ça se passe à Bedlam, mais des jolies filles dans le metro, ça arrive.

She could see from my face that I was,
Flying high,

(Ils ont pris la radio version, ils ont bien fait. C’est mal de dire des gros mots. Bon c’est pas génial non plus d’essayer de draguer des anges qui sont avec un autre homme, mais là n’est pas la question)
Elle pouvait voir à mon visage que j’étais,
Très haut

Parce qu’il avait le visage très haut. Il se la pète, décidément, le James.

And I don’t think that I’ll see her again,
But we shared a moment that will last till the end.

Et je ne pense pas que je la reverrai
Mais nous avons partagé un moment qui durera toujours

Ou pas.

You’re beautiful. You’re beautiful.
You’re beautiful, it’s true.

Parce que si ton plan, c’est de répéter beeeelle comme le premier Garou venu, elle va vite s’arranger pour oublier, hein.

I saw your face in a crowded place,
And I don’t know what to do,
‘Cause I’ll never be with you.

Voilà.

You’re beautiful. You’re beautiful.
You’re beautiful, it’s true.

Faut vraiment traduire?
Répète-le encore un peu, des fois que quelqu’un ait pas compris.

There must be an angel with a smile on her face,

Il doit y avoir un ange avec un sourire sur son visage
Ben oui sur son visage, tu veux qu’il ait un sourire où d’autre?

When she thought up that I should be with you.

Quand elle pense que je devrais être avec toi
Non mais y a que toi, qui penses ça. Et nous, aussi, parce qu’on se dit que si tu conclus, tu vas peut-être te taire.

But it’s time to face the truth,
I will never be with you.

Mais il est temps d’affronter la réalité,
je ne serai jamais avec toi.

Mouais. Le gars James, pour un type né dans une famille de militaires, il est pas beaucoup plus combatif qu’un hockeyeur helvète.

le temps, c’est cool

Saturday, February 11th, 2006

Tiens, j’avais failli l’oublier, celle-là.

Lucie (Paroles et Musique: L.Florence, P.Obispo)

(paroles trouvées sur paroles.net, les fautes d’orthographe sont d’origine)

Lucie, Lucie c’est moi je sais,

En même temps si toi tu sais pas je vois pas qui va savoir.

Il y a des soirs comme ça où tout…
s’écroule autour de vous.
Sans trop savoir pourquoi toujours

Pascal Obispo étant un immense parolier, le toujours a sans doute sa raison d’être, oui, sa raison d’être. Mais sur le fond, c’est vrai que des fois, quand tout s’écroule autour de soi, on ne sait pas pourquoi toujours, probablement un défaut de fabrication. Si ca se trouve, Lucie elle bosse dans une entreprise de démolition mais des fois ca se démolit pas au bon moment toujours.

Regarder devant soi
Sans jamais baisser les bras,

ca fait un peu démarche de somnambule, son truc…

je sais…
C’est pas le remède à tout,

Non, par exemple si tu bosses dans une entreprise de démolition, faut savoir regarder un peu autour de toi et baisser le bras au bon moment.

Mais ‘faut se forcer parfois…

Ca, c’est vrai, par exemple quand on va manger chez tata Georgette et qu’elle a fait des tripes, sinon elle fait la gueule.

Lucie, Lucie dépêche toi, on vit,
On ne meurt qu’une fois…

Ce que j’aime bien, avec Obispo, c’est qu’il aime pas les poncifs du tout. Tu vas voir que dans un moment il va lui dire que si il devait mourir demain, il aimerait quand même bien se la faire avant.

Et on n’a le temps de rien,

Sauf de composer 2-3 chansons indigentes, si on a envie, toujours.

Que c’est déjà la fin mais…

Mais? (le suspense est à son comble)

{Refrain: x2}
C’est pas marqué dans les livres,
Que le plus important à vivre,
Est de vivre au jour le jour.
Le temps c’est de l’Amour…

C’est bien. C’est vrai, y a déjà assez de conneries comme ca, dans les livres, sans rajouter des trucs du genre “le temps c’est de l’amour”. Non parce que le temps, hein, c’est de l’argent et que l’argent, c’est le nerf de la guerre. Et que le nerf, ca rend la viande dur alors que l’amour, c’est tendre, sauf l’amour vache et le steak de boeuf.
En plus, essaie un peu d’arriver 20 minutes en retard au boulot toujours pour voir si ton patron trouve que le temps c’est de l’amour.

Même, si je n’ai pas le temps,
D’assurer mes sentiments…

Surtout, tu trouveras pas un assureur d’accord de t’assurer sur ca, tout le monde sait que les sentiments entre les chanteurs et les démolisseuses, ca dure jamais longtemps.

J’ai en moi, oh de plus en plus fort,
Des envies d’encore…

Il a pas le temps d’assurer ses sentiments, mais il a des envies d’encore: il veut bien revoir Lucie, limite, elle est sympa quand elle cause de démolition et tout, mais faudrait pas qu’elle s’accroche trop, genre pas qu’il soit obligé de la présenter aux copains et tout, merde, quand même, une démolisseuse, ca fait pas sérieux, après on va plus l’inviter à staracademy, Pascal, toujours.

Tu sais, non, je n’ai plus à cœur,
De réparer mes erreurs ou de,
Refaire c’qu’est plus à faire :
Revenir en arrière…

Par contre, il va pas aller revoir son ex.

Lucie, Lucie t’arrête pas, on ne vit
Qu’une vie à la fois…

Au début, il lui dit on ne vit qu’une vie. Maintenant, du coup, il dit “une vie à la fois”. Si ca se trouve, il a appris qu’elle croyait en la réincarnation, alors hop, discrètement, il change son fusil d’épaule. Ou alors il a eu peur de déclencher une fatwa bouddhiste…

A peine le temps de savoir,
Qu’il est déjà trop tard…

Ah ben ca, le jour où tu sais enfin si on vit une fois, deux ou douze, ben tu peux plus trop aller le dire aux copains, c’est sûr.

{Refrain x2}
de l’Amour…

En plus, “le plus important à vivre, c’est de vivre au jour le jour”, ca veut rien dire non plus. Et ca fait vite deux fois vivre.

Mmmm, Lucie, j’ai fait le tour,
De tant d’histoires d’amour.
J’ai bien, bien assez de courage,
Pour tourner d’autres pages, sâche…

Mmm Pascal, ton plan drague il est minable, à mon avis… “Bon alors Lucie, j’ai eu des tas de meufs, j’ai toujours fini par en avoir marre de leur gueule, mais t’inquiète, de la tienne aussi je vais en avoir marre vite fait.”

Que le temps nous est compté.

“Lucie, je veux juste coucher avec toi, je vais finir par me barrer, mais t’as pas à tirer la gueule parce qu’on va tous crever.” Sympa, comme mec, très classe.

Faut jamais se retourner

Ben non, faut regarder devant soi sans baisser les bras, alors si en plus tu te retournes, ca va pas.

en se disant,
“Que c’est dommage,
d’avoir passé l’âge”

Par contre se retourner en disant “Tiens, je ne suis pas une fourchette aujourd’hui”, on peut.

Lucie, Lucie t’encombre pas
De souvenirs, de choses comme ça.

C’est vrai, Lucie, un bon vieil Alzheimer et tu seras tranquille.

Aucun regrêt ne vaut le coup
Pour qu’on le garde en nous…

Par exemple, Pascal ne regrette pas pour qu’il a séché les cours de francais.

{Refrain x2}
De l’Amour

C’est important de répéter deux fois à chaque fois, parce que comme c’est pas marqué dans les livres, faut bien que ca rentre pour dans la tête des gens, toujours.

Edith Cresson: Pour plus de détails quant au refrain, adressez-vous à Monsieur le Nonal.

Demain, j’arrête

Tuesday, January 17th, 2006

La France et les Etats-Unis sont toujours en compétition pour le titre de dernier pays du monde sans présidente.

Mais la France a pris un petit avantage puisque la nouvelle présidente chilienne n’est autre que la soeur du regretté Pierre Bachelet.

La ressemblance est d’ailleurs frappante.

C’est pour sa soeur que Pierre avait un jour composé cette émouvante chanson, les Corons. Le mot Coron vient de l’espagnol cojones, que je ne puis malheureusement vous traduire ici mais il existe d’excellents des dictionnaires en ligne.

{Refrain:}

Au nord, c’étaient les corons

Rappelons que le Chili est un pays qui fait, approximativement, 3700 kilomètres de long et 12 centimètres de large. C’est le seul pays du monde où quand des gosses marchent en rang par trois, ils doivent penser à emmener une pièce d’identité. C’est également le seul pays du monde avec seulement deux points cardinaux, le Nord, où vivent les Corons, et le Sud, où vivent des autres gens moins bien dotés, mais gentils quand même.

La terre c’était le charbon.

C’est un pays pas très pratique, vu que la terre est entièrement faite de charbon, du coup on peut pas y faire pousser grand chose, contrairement à la Colombie où la terre est faite de coke.

Le ciel c’était l’horizon

Ca, sans vouloir embêter la famille Bachelet, c’est comme ça un peu partout.

Les hommes des mineurs de fond

A l’époque du président Pinochio, les Chiliens avaient lancé un programme pour devenir champions du monde de ski de fond. Du coup, tous les hommes mineurs suivaient un entraînement intensif. Ca n’a jamais marché.

Nos fenêtres donnaient sur des f’nêtres semblables

La seule industrie de ce pays en deux dimensions, c’est la fenêtre, parce que c’est super pratique à ranger, c’est plat.

Et la pluie mouillait mon cartable

En plus, le Chili, il y pleut tout le temps, c’est un peu comme la Bretagne mais avec des crèpes plus épicées.

Et mon père en rentrant avait les yeux si bleus

Ca c’est à cause des produits chimiques qu’on met dans les fenêtres, les Chiliens ont les yeux bleus le soir en rentrant.

Que je croyais voir le ciel bleu

Par contre, n’en déplaise à Philippe Noiret, la poésie chilienne est un peu nulle: des yeux bleus comme le ciel bleu, même pas Kyo aurait osé.

J’apprenais mes leçons, la joue contre son bras
Je crois qu’il était fier de moi

Oui ou alors qu’il ne pouvait plus bouger à cause de ta tête.

Il était généreux comme ceux du pays
Et je lui dois ce que je suis

Non. Si tu chantes n’importe quoi, tu ne dois t’en prendre qu’à toi même. Ta soeur Michelle, elle au mois a réussi dans la vie.

{Refrain}

Et c’était mon enfance, et elle était heureuse
Dans la buée des lessiveuses

Oui parce que au Chili, les gosses on les envoie jouer à la buanderie, comme y a pas de télé là-bas, ils regardent tourner les machines et on leur fait croire que c’est une nouvelle émission de M6.

Et j’avais des terrils à défaut de montagnes
D’en haut je voyais la campagne

Terril, c’est du Chilien, ça veut dire terrier.

Mon père était “gueule noire” comme l’étaient ses parents
Ma mère avait les cheveux blancs

Ca, c’est des détails sur les parents de Pierre et Michelle.

Ils étaient de la fosse, comme on est d’un pays

Ils venaient de Fos-sur-Mer, une très jolie ville du nord du Chili.

Grâce à eux je sais qui je suis

Quand il était petit, ses parents lui avaient acheté un collier avec son nom écrit dessus, pour que si jamais il se perdait à la buanderie, on puisse le leur ramener.

{Refrain}

Y avait à la mairie le jour de la kermesse
Une photo de Jean Jaures

Ils pensaient que c’était un chanteur français, ils trouvaient ça très chic, alors ils mettaient sa photo à la mairie les jours de kermesse.

Et chaque verre de vin était un diamant rose
Posé sur fond de silicose

Par contre, leur vin était un peu dégueulasse, mais c’est normal, avec de la terre en charbon la vigne pousse pas.

Ils parlaient de 36 et des coups de grisou

Le 36 c’est Ivan Sanchez, un footballeur célèbre là-bas. Grisou c’est Aitor Griselidis, un autre footballeur célèbre là-bas. Leur renommée n’a jamais dépassé les frontières, car ils jouent au football chilien, sur des terrains de huit centimètres de large, en file indienne.

Des accidents du fond du trou
Ils aimaient leur métier comme on aime un pays
C’est avec eux que j’ai compris

Il a compris qu’il ferait mieux de quitter ce pays et de faire un autre métier.

Cadeau-bonux

Wednesday, January 11th, 2006

La vie ne m’apprend rien

Paroles et Musique: Daniel Balavoine 1980 “Un autre monde”
© Editions Barclays-Morris

Qui ose dire qu’il peut m’apprendre les sentiments

On le sent énervé, un peu, dans cette chanson, Daniel.

Ou me montrer ce qu’il faut faire pour être grand

Il a vu une pub pour les légumes, probablement: les carottes rendent aimable, la soupe de légumes ça fait grandir…

Qui peut changer ce que je porte dans mon sang

…et les épinards c’est plein de fer. Lui ça l’énerve un peu: il voulait des frites.

Qui a le droit de m’interdire d’être vivant

Personne. (Même pas eux (merci Sandra Lou pour ce merveilleux lien)) Mais si tu manges pas tes légumes, tu vas mourir de faim.

De quel côté se trouvent les bons ou les méchants

Il va un peu loin pour une simple histoire de légumes. Mais bon, c’est facile: les bons, c’est ceux qui parlent américain.

Leurs évangiles ont fait de moi un non-croyant

Là, il sent qu’il devient ridicule avec ses légumes alors il bifurque subtilement vers le plus vieux sujet de troll du monde: la religion.

La vie ne m’apprend rien

Je voulais juste un peu parler, choisir un train

Oui ben dans ce cas là, c’est pas la vie qui va t’apprendre un truc, mais l’horaire des cff. Et ne change pas de sujet, comme ça, sans crier gare, on parlait des évangiles, là. Les évangiles, c’est choisir du pain quotidien, pas du train. Ce qui prouve que la religion c’est pas très sain parce que bon, du pain et du vin, c’est pas équilibré.

La vie ne m’apprend rien
J’aimerai tellement m’accrocher, prendre un chemin
Prendre un chemin

Voilà: ça c’est la parabole du mec qui sait pas quel chemin il doit prendre, c’est dans un évangile ou dans la bible, je sais plus. Ou alors c’est la parabole qui est sur le toit chez nous, mais je crois pas, par contre elle capte les chaînes zimabwéennes. Mais elle grince.

Mais je n’peux pas, je n’sais pas
Et je reste planté là

Ca c’est une référence à une parabole moins connue, dans l’évangile selon Saint-Thol: celle du mec qui sait pas si il doit prendre le chemin escarpé et sinueux de gauche ou la voie droite et dégagée derrière les oreilles de droite. Alors il reste planté là et de prend une enclume de 107 kilos sur la gueule.

Les lois ne font plus les hommes

C’est vrai.

Mais quelques hommes font la loi

C’est vrai aussi. On les appelle des juristes. Et si tu continues de dire n’importe quoi au lieu de finir tes légumes, ils vont te coller un procès.

Et je n’peux pas, je n’sais pas

Mais si tu peux, une cuiller pour papa, une cuiller pour maman et le tour est joué, hop.

Et je reste planté là

Planté comme un chou-rave. Ahaha. Pardon.

À ceux qui croient que mon argent endort ma tête
Je dis qu’il ne suffit pas d’être pauvre pour être honnête
Ils croient peut-être que la liberté s’achète

La Liberté s’achète, sauf si tu es abonné. Et puis on parlait pas de ton argent, mais de tes légumes. Parce qu’avec ton argent, tu peux t’acheter des pâtes au chocolat tant que tu veux, mais c’est pas sain.

Que reste-t-il des idéaux sous la mitraille
Quand les prêcheurs sont à l’abri de la bataille

Là, t’en fais un peu trop, on te demande juste de bouffer trois carottes et un radis, pas de traverser le désert.

La vie des morts n’est plus sauvée par des médailles

Ok, y a aussi des brocolis. Mais quand même, y a exagération.

Au refrain, ad libido

Albertine aboie, la moissonneuse passe

Tuesday, January 10th, 2006

Donc, j’ai appris dimanche au cours d’une interview historique que Mylène Farmer n’aime pas les interviews. Et pas grand chose d’autre, à part les rares trucs que je savais déjà: Mylène Farmer n’est pas la bassiste de Millencolin, elle est rousse, elle a des fans sourds assidus et elle a le même coach vocal que Vincent Delerm. Et elle est d’une génération désenchantée.

Comme Vincent Delerm. Parce que autant les mecs de 1976 sont réglos, autant les filles de 1973 sont chelou, tadamdamdam.

Parce que pour dire “Eric Serra”, faut pas être à 100%. A la limite “Eric Serra, pusillanime, estampille un livarot pédonculé” ça passe, mais “Eric Serra”, comme ça, sans attributs, ça fout la trouille.

Par contre, si on se replace dans le contexte, pleurer Balavoine ce n’est pas si grave que ça. Quand la Faucheuse l’a emmené, Balavoine, les chercheurs de nouvelle starac et autres enfoirés n’en avaient pas encore fait leur pain bénit. Et ses chansons, quand on ne les a pas entendues 180 fois écorchées par un futur oublié ou par une douzaine d’éméchés au fin fond d’un bal de campagne, elles sont finalement pas si mal, surtout vers la fin. Et en parlant de Balavoine, je me permets de rappeler aux enfants que le Paris-Dakar, c’est très dangereux, faites attention, n’y touchez pas, c’est sale, pfoui.

Mais bref, il y a une chanson de Balavoine qui m’a toujours interpellé quelque part, même en reprise:

Vivre ou Survivre
Paroles et Musique: Daniel Balavoine 1982 “Vendeurs de larmes”
© Editions Barclay-Morris / Rougeagèvre

Heure sonne matin
Pleure chagrin

Je dois avouer que c’est ce passage là qui m’avait toujours laissé perplexe.

Et repasse le film humide
Du passé dans les yeux

Le film humide du passé, c’est “Le Grand Bleu”, à mon avis. Donc c’est l’histoire d’un mec un peu dépressif, son réveil sonne très tôt alors il a un peu des larmes dans les yeux et il se passe Le Grand Bleu. Tu m’étonnes qu’il déprime après ça.

Court bien trop court
Notre amour

Ca, je crois que c’est clair. Ils ont été regarder le Grand Bleu ensemble, mais à la sortie d’Atlantis elle l’avait plaqué pour Chompard, un grand de 9ème.

Et les appels au secours
Savent qu’un sourd n’entend pas ce qu’il veut

Ca non plus, c’est pas très très clair. A mon avis, elle l’a appelé au secours parce que ils avaient une interro de musique sur Beethoven (un sourd) et qu’elle avait été au ciné avec Chompard au lieu de réviser. Du coup, il lui a répondu un truc qui voulait rien dire, comme ça, à brûle pourpoint.

Et pourtant il faut vivre
Ou survivre

De toutes façons le résultat final est le même. Non mais ça c’est pour dire qu’il est triste qu’elle soit partie avec cet abruti de Chompard.

Sans poème

Qui connaît même pas Rimbaud par coeur, le con.

Sans blesser tous ceux qui l’aiment

Parce que un moment il s’est dit “j’ai comme envie de crever ton chat, comme envie de sang sur les murs”, mais finalement non.

Être heureux
Malheureux

Oui, enfin, à un moment donné, faut choisir un des deux, quoi.

Vivre seul ou même à deux

Parce que maintenant qu’elle est partie, les vacances ensemble à la Costa Brava, ça devrait plus être possible, à moins que Rigobert veuille venir avec.

Mais vivre pour toujours

A part le Grand Bleu, le type de la chanson il aime bien Highlander, comme film.

Sans discours
Sans velours

Vivre pour toujours sans discours ni velours: c’est tout à fait imaginable, je me demande si c’est bien la peine d’en faire une chanson. Ou alors, son ex parlait trop et mettait des bonnets de nuit en velours cotelé, c’est possible.

Sans les phrases inutiles
D’un vieux roman photo

Vivre sans roman photo c’est possible, mais c’est un peu moins drôle. Mais il parle de ça parce que une fois il lui avait dit “Aimons nous comme des poneys dans les landes azuréennes”.

Fleurs fanées meurent

Très finement observé.

Noir et blanc
Seules couleurs

Là, les pinailleurs pourraient dire que le blanc c’est pas une couleur, mais ne tatillons pas

D’un futur qui est déjà le passé pour nous

Donc le futur qui maintenant est du passé (parce que un jour ils s’étaient assis dans l’herbe, main dans la main, et ils avaient dit si on a un garçon on l’appellera Bérénice, mais maintenant qu’elle s’est barrée avec ce con de Chompard, ils auront plus de garçon, donc le futur c’est du passé, tu vois?), il était noir et blanc et c’est tout, donc pas très chamarré. En fait, il pleurniche juste parce qu’elle s’est barrée avec Chompard et qu’il va avoir un peu l’air con, maintenant, vis-à-vis des copains à qui il avait un peu raconté des exploits fictifs, si tu vois ce que je veux dire.

Et pourtant il faut vivre
Ou survivre
Sans poème

Parce qu’avec tout ça, il a pas eu le temps de répéter sa poésie et madame Michaud va être déçue.

Sans blesser ceux qui nous aiment

Et même un peu déçue, elle l’aime bien, madame Michaud.

Être heureux
Malheureux
Vivre seul ou même à deux

Elle l’aime bien, alors il va peut-être lui demander si elle veut vivre avec lui, hein, faut pas se laisser abattre.

Et pourtant il faut vivre
Ou survivre
Sans poème
Sans blesser ceux qui nous aiment
Être heureux
Malheureux
Vivre seul ou même à deux

Là, il répète, pour temporiser.

Mais vivre en silence
En pensant aux souffrances
De la terre et se dire
Qu’on est pas les plus malheureux

Quand dans l’amour
Tout s’effondre
Toute la misère d’un monde
N’est rien à côté d’un adieu

Donc le mec, il se dit, vu que je suis triste et tout, je vais aller aider les petits africains en hélicoptère pour oublier. Et vivre en silence, aussi, un peu. Il arrive en Afrique, donc, et là il dit aux petits africains: bon ok, t’as pas mangé depuis six mois, ok, mais fais pas ta frime, mec, tu sais pas ce que c’est, la souffrance, merde, elle est partie avec ce con de Chompard… Non mais Chompard, il est nul, ce mec, c’est même pas un héros, en plus il s’appelle Henri, c’est bidon.

Et pourtant je veux vivre
Ou survivre
Sans poème
Sans blesser tous ceux que j’aime
Être heureux
Malheureux
Vivre seul ou même à deux

Mais malgré ça, il veut quand même vivre ou survivre.

Oh oh
Vivre ou survivre
Seul ou même à deux
Ooohh…

J’ajouterais bien “Et ben c’est raté”, mais je sais pas bien si vous aimez l’humour noir.

pour le titre, j’ai franchement aucune idée, j’espère que ça se verra pas

Monday, January 2nd, 2006

Pour commencer l’année, un message d’espoir et d’amour avec une magnifique chanson de Gérard Presgurvic:

Aimer

Qui n’est pas, comme on a pu le croire à l’époque, un hommage à Aymé Jaquet, mais bien un hommage à l’amour, parce que l’amour, c’est bien.

Aimer c’est ce qu’y a d’plus beau

Voilà, comme ça c’est dit de manière simple et efficace. Si monsieur Shakespeare avait directement contacté Gérard Presgurvic avant d’écrire la version originale de Roméo et Juliette, il aurait pas écrit des conneries comme Roméo, Roméo, pourquoi es-tu Roméo, il aurait été direct à l’essentiel et ses bouquins auraient gagné en clarté, du coup il aurait pas été obligé de les faire écrire par Paul-Loup Sulitzer.

Aimer c’est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux

Là, par contre, c’est un peu moins clair parce que ça reste quand même de l’art. Aimer c’est monter si haut, c’est sans doute une allusion au fantasme traditionnel dit de l’ascenseur. Gérard Presgurvic semble d’ailleurs très intéressé par les ascenseurs, au moins musicalement.

Toucher les ailes des oiseaux, c’est une allusion à peine voilée à la cruauté du monde et de l’amour, pusique chacun sait qu’il ne faut jamais toucher les ailes des oiseaux.

Aimer c’est ce qu’y a d’plus beau

Mais bien que cruel, l’amour, c’est beau.

Aimer c’est voler le temps

Le Temps, c’est le journal préféré de Juliette. Roméo, lui, préfère le Matin, ils font des articles sur les vrais sujets qui intéressent les gens comme le sudoku, Miss Suisse et Victoria Silvstedt qui se baigne dans la mer en caleçon de bains. Mais comme c’est trop un fou dans sa tête, il est prêt à voler le Temps pour faire plaisir à sa belle. (Bon, il pourrait l’acheter, aussi, mais ils sont comme ça, à Vérone, moi je connais un type il s’est fait voler son autoradio alors qu’il y avait été en train)

Aimer c’est rester vivant

Ca, c’est vrai. On oublie trop souvent de le dire, mais être mort, c’est moins pratique pour aimer.

Et brûler au cœur d’un volcan

C’est une image pour dire que quand on est amoureux, des fois, on a trop chaud parce qu’on porte en plein mois de juillet l’écharpe en cachemire qu’elle nous a offert pour Noël. Les enfants, chez vous, n’essayez pas de brûler pour de vrai au coeur d’un volcan, d’ailleurs l’amour et la jalousie ne sont pas des jeux d’enfant.

Aimer c’est c’qu’y a de plus grand

C’est une puissante métaphore pour dire que l’amour, c’est plus grand que la tour Eiffel. On peut en discuter, mais on comprend bien l’idée générale.

Aimer c’est plus fort que tout

C’est une puissante métaphore pour dire que l’amour, c’est plus fort que Bioman. On peut en discuter, mais on comprend bien l’idée générale.

Donner le meilleur de nous

Parce que par exemple, si t’es trop fort en dessin des fois faut pas avoir peur d’offrir ton plus beau dessin à ta dulcinée, comme ça, juste pour voir son sourire s’épanouir sur son visage radieux comme un matin de juillet au printemps.

Aimer et sentir son cœur
Aimer pour avoir moins peur

Oui, faut pas avoir peur, sauf si justement on le sent plus, là c’est qu’on est mort et là, cf supra.

Aimer c’est ce qu’y a d’plus beau
Aimer c’est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux
Aimer c’est ce qu’y a d’plus beau

Aimer c’est voler le temps
Aimer c’est rester vivant
Et brûler au cœur d’un volcan
Aimer c’est c’qu’y a de plus grand

Alors oui, bien sûr, tout ça a déjà été dit. Ok. Mais si ça se trouve, Gérard Presgurvic, sa langue maternelle, c’est le serbo-croate alors quand même, il maîtrise déjà bien le français. C’est pas Shakespeare qui aurait fait l’effort d’écrire Roméo et Juliette en français, lui il préférait l’anglais pour tenter de percer à Hollywood. Bref, je m’égare (de l’ouest).

Aimer c’est brûler ses nuits

Un jeu de mot désopilant en serbo-croate. Traduit, ça veut pas dire grand chose.

Aimer c’est payer le prix

Seulement si ta dulcinée veut une bague en diamant massif (ou, éventuellement, si elle monnaie son amour de par sa profession).

Et donner un sens à sa vie

Le sens de l’amour, parce que l’amour c’est beau comme les oiseaux qui brûlent dans des volcans parce que des imbéciles ont touché leurs ailes.

Aimer c’est brûler ses nuits

Aimer c’est ce qu’y a d’plus beau
Aimer c’est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux
Aimer c’est ce qu’y a d’plus beau
Aimer…

Voilà. En résumé, aimer, c’est comme les oiseaux, les coeurs qui battent et Bioman, c’est pas mal.

Comme un gnou comme une pizza

Sunday, December 18th, 2005

Dans une semaine, c’est Noël. Du coup, je me fais plaisir, y a pas de raisons.

Rendons donc hommage à Lara Fabian et à sa magnifique chanson, Je t’aime, qu’elle hurle chaque année à la Starac.

D’accord, il existait d’autres façons de se quitter

Parce que d’habitude, quand elle plaque un mec, Lara, elle lui chante tout est fini entre nous. Mais là, elle s’est contentée d’un sms.

Quelques éclats de verre auraient peut-être pu nous aider

D’habitude, quand elle chante tout est fini entre nous tout, y a deux-trois vitres qui se brisent, du coup le mec est super rassuré qu’elle ait plus la force du tout.

Dans ce silence amer,

Qu’on voit danser.

j’ai décidé de pardonner
Les erreurs qu’on peut faire à trop s’aimer

C’est elle qui pardonne les erreurs qu’ils ont faites parce qu’elle le quitte parce qu’ils s’aimaient trop. Elle serait pas un peu compliquée, comme fille, un peu?

D’accord la petite fille en moi souvent te réclamait
Presque comme une mère, tu me bordais, me protégeais

Presque comme une mère…Alors autant dire à une fille tu me rappelles ma mère, c’est pas terrible, autant dire à un mec tu me rappelles ma mère, c’est pas terrible. Surtout si le mec porte la moustache.

Je t’ai volé ce sang qu’on aurait pas dû partager

Ah oui, ça, partager du sang, c’est jamais une bonne idée. C’est dangereux.

A bout de mots, de rêves je vais crier

Non. S’il te plaît, non.

Je t’aime, je t’aime

Fallait y penser avant, au lieu de crier maintenant.

Comme un fou comme un soldat

Alors je t’aime comme un fou, c’est un peu surfait mais je comprends. Je t’aime comme un soldat, par contre, c’est moins clair. En général, les amoureuses du soldat elles sont pliables en trois et punaisées sur un des murs de la piaule. Je suis pas sûr que ce soit le genre de compliments qu’on fasse à quelqu’un qu’on aimerait récupérer.

comme une star de cinéma

Une star de cinéma, elle passe son temps à tourner des films et à divorcer. Belle preuve d’amour, ça, je t’aime comme un mec qui va apprendre dans trois mois et dans Gala que je l’ai trompé avec Garcimore.

Je t’aime, je t’aime
Comme un loup, comme un roi

Alors là, si je ne fais erreur, le loup il vit en meute, le chef de meute peut se taper toutes les louves et les autres loups complotent dans son dos pour essayer de le renverser. Le jour où quelqu’un me dit je t’aime comme un loup, je fuis.
Les rois, eux, ils se marient avec Blanche de Castille histoire de s’allier avec le Pérou et ils couchent avec des courtisanes. Bon. Elle a pas l’air très portée sur la fidélité, la Lara…

Comme un homme que je ne suis pas

Comme un homme, là, ça doit vouloir dire je t’aime mais j’oublie de t’offrir des roses et je fais un peu la gueule quand t’as la migraine.

Tu vois, je t’aime comme ça

Ah ben non, là, je vois pas du tout.

D’accord je t’ai confié tous mes sourires, tous mes secrets
Même ceux, dont seul un frère est le gardien inavoué

Inavoué? Ca veut dire que tu confies tes secrets à ton frère, mais sans le lui dire? Je suis vraiment content d’être fils unique, moi, ça me dépasse la fratrie…

Dans cette maison de pierre, Satan nous regardait danser

La maison de pierre, c’est sûrement une discothèque. Où ils passent de la techno, musique du diable. Mais je comprends pas pourquoi elle parle de ça alors qu’elle était en train de parler de son frangin. Ou alors, elle a dit à son frangin qu’elle n’allait pas dormir chez Maurice, comme elle avait dit à sa maman, mais qu’elle allait danser de la techno en discothèque. Bon. Mais à ce moment là de l’histoire, on s’en fout qu’elle mente à sa mère, merde. Et du coup, elle a aussi avoué au mec avec qui elle allait danser qu’elle allait danser avec lui. Ca me semble de bonne guerre.

J’ai tant voulu la guerre de corps qui se faisaient la paix

C’est pas très clair, cette histoire là. Enfin oui, des corps qui se font la paix, je crois que je saisis, c’est ce truc qu’on fait après la discothèque des fois.

Je t’aime, je t’aime
Comme un fou comme un soldat
comme une star de cinéma

Ca doit être une allusion au soldat Ryan, ça, ou à la septième compagnie. M’enfin, c’est toujours aussi peu clair. Surtout qu’un soldat, en général, c’est loin.

Je t’aime, je t’aime
Comme un loup, comme un roi

J’espère juste qu’elle va pas se mettre à hurler à la lune où à partir en croisades, sinon on n’a pas fini de l’entendre.

Comme un homme que je ne suis pas
Tu vois, je t’aime comme ça

Non. définitivement non.

Je savais bien qu’un jour il quitterait Montbéliard

Tuesday, December 13th, 2005

Promis, après j’arrête avec la politique, mais tout de même, j’aimerais m’intéresser de plus près au futur ministre de la culture: Didier Barbelivien.

Contrairement à ce qu’essaie de nous faire croire son site perso, dans un évident but de désinformation, Didier Barbelivien a écrit des chansons pour tous les plus grands: On lui doit “Michèle” de Gérard Lenorman, (censurée par l’internet, pour dissimuler des informations importantes sur le fait que Michèle, probablement Alliot-Marie, aime le chocolat chaud), “Il tape sur des bambous” de Philippe Lavil (censurée sur le internet aussi, pour cacher les complicité au sein de radio Jamaïque, mais je l’ai retrouvée quand même), “Mademoiselle chante le blues” de Patricia Kaas (censurée également parce que mademoiselle boit du rouge, ça fait mauvais genre) , “Reviens“, merveilleuse chanson de Hervé Vilard consacrée à Maurice, son chien et le mémorable “On va s’aimer” de Gilbert Montagné (étonamment pas censurée malgré des propos irresponsables tels que on va s’aimer à se brûler la peau, et qui c’est qui va payer le trou de la sécu quand tout le monde aura le cancer de la peau, hein?).

Autant de chansons qui mériteraient qu’on s’y arrête, mais ça va faire long, j’ai du boulot, je dois terminer un collier en trombones et une partie de pokemon.

Mais Barbelivien a aussi composé pour lui-même.

Elsa

Ce n’est pas une chanson dédiée à Elsa, une chanteuse qui a fait un tube il y a longtemps et qui depuis est employée à vie par les Enfoirés, mais une chanson dédiée à une autre Elsa, qui porte le même prénom.

Elsa, les manèges de Berlin tournaient dans tes bras,
Elsa, la chanson des marins pleurait dans ta voix

Elsa a de gros bras musclés. La chanson des marins qui pleurent, c’est sans doute le port d’Amsterdam, dans ta voix, ça veut dire qu’elle a la même tonalité que Jacques Brel. Comme, de plus, il parle de Berlin, on suppose que Elsa est une nageuse est-allemande.

Elsa, le soleil du matin s’allumait sur toi
Elsa, le printemps qui revient ne me guérit pas.

C’est une situation que certains connaissent peut-être: Il faisait froid à Berlin, pour se réchauffer il a bu quelques bières, il faisait un peu sombre, il a un peu dragué Elsa. Le lendemain, le soleil l’a éclairée, il a repensé un peu à ce qui s’était passé au cours des dernières heures et il a mis des mois à s’en remettre. Heureusement, ça s’est passé à Berlin, les copains en sauront rien, il s’est dit. Sauf que par inadvertance, il en a fait une chanson.

{Refrain 1:}
Je me souviens de ces yeux là, la la la, la la la
Moitié bleu moitié lilas, la la la, la la la

Un peu comme David Bowie, genre, elle avait un oeil de chaque couleur.

Beaux comme un air d’opéra, la la la, la la la

Moi aussi, j’ai un peu de mal avec l’opéra.

Je ne voyais plus que ça

Tu m’étonnes, des yeux vairons, ça doit être dur de pas les fixer comme ça bêtement.

{Refrain 2:}
Je me souviens de ces yeux là, la la la, la la la
Sur ton visage en delta, la la la, la la la

Ton visage en delta, ça a l’air méchant, comme ça, mais il faut bien dire qu’il n’y a plus de crocodiles dans le Nil.

Même à des années de toi, la la la, la la la
Je vis mais je ne dors pas.

Le mec, il a tellement de remords après sa nuit avec une nageuse est-allemande qu’il en est devenu insomniaque. Quelle chochotte, quand même…

Elsa, les violons des tziganes se battaient pour toi
Elsa, le sourire des nomades subissait ta loi

Dans la fête où ils se sont rencontrés, y avait deux tziganes qui voulaient lui lire les lignes de la main en même temps, ils se sont battus à coup de violons, un truc de fou, y en a un qui est mort un archet coincé entre les omoplates. Par contre, les nomades, genre les forains de la fête, ils faisaient la gueule en voyant Elsa arriver tellement elle avait une drôle de tête en delta du Gange.

Elsa, les nuits de Schéhérazade se moquaient du froid

Oui, en même temps chez Schéhérazade, il fait pas très froid, mais bon, c’est de la licence poétique. Si il parle de Schéhérazade, c’est parce qu’il se dit qu’il aurait mieux fait de lui lire des contes toute la nuit plutôt que de se livrer à d’autres activités que la licence poétique m’interdit de citer, bien que licencieuses.

Elsa, dans mes longues promenades quand je pense à toi.

Le mec, ça l’obsède vraiment, cette histoire.

{Refrain 3:}
Je me souviens de ces yeux là, la la la, la la la
Moitié bleu, moitié lilas, la la la, la la la
Même à des années de toi, la la la, la la la
Je vis mais je ne dors pas.

Tellement qu’il en fait des cauchemars et tout.

Elsa, les manèges de Berlin tournent dans le froid

Et pourtant, après avoir débité toutes ces horreurs et il revient à Berlin, dans l’espoir un peu fou de se retaper Elsa.

Elsa, la chanson des marins n’a plus rien de toi

C’est bizarre, il arrête pas de repenser à elle depuis qu’il a entendu une reprise du port d’Amsterdam par une quelconque staracadémicienne.

Elsa, le soleil ce matin ne brille pas pour moi

En plus, réflexion faite, c’est vrai que lui aussi il est plus joli dans l’obscurité que dans le soleil du matin.

Elsa, le printemps qui revient ne me guérit pas.

Et du coup, il regrette un peu Elsa, avec qui il s’était quand même bien marré l’hiver dernier, finalement, quand on y repense bien.

{au Refrain 3}

Mais quand même, elle a des yeux bizarres.