Archive for the ‘linguistique ai vongole’ Category

La ballade des gens heureux du temps jadis

Monday, August 8th, 2005

En lisant la note précédente d’avant, vous vous êtes probablement demandés: Ok, d’accord, mais d’où vient l’expression “poser un lapin”? (à l’exception de certains d’entre vous qui se sont demandés qu’est-ce qu’on mange ce soir, où sont les WC, quelle est la capitale du Guatemala, où donc est rangé mon abat-jour, pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien et si oui combien, où veut-il exactement en venir, faut-il mettre un s à demandés sachant que l’auxiliaire avoir est placé juste avant le panneau déviation à trois kilomètres, la lecture de skyblogs et de blogs d’entrepreneurs ne finit-elle pas par nuire irrémédiablement à la pratique de l’orthographe en eaux troubles)

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi après-midi. Le jeune Odilon est éperdument amoureux de la belle Orancie. Cependant, leur amour est impossible car il est un peu moche de sa gueule alors que la demoiselle a gagné le concours Miss Picardie cotte de maille mouillée et que bon, loin d’elle l’idée de se fier à la beauté extérieure, c’est la beauté intérieure qui compte, les magazines féminins n’existant pas encore c’est un troubadour féminin qui le lui a annoncé, entre un dossier conparatif épilation à la cire ou au fil de l’épée et un roman-gravures, mais quand même, il est moche, quoi, que diraient les copines si elles me voyaient jouer de la vielle en sa compagnie?

Odilon a quant à lui lu un livre où un type un peu moche dicte en cachette des poèmes à un beau gosse totalement crétin parce qu’il aimerait se taper une belle fille qui porte un prénom de chanson de Police, sauf qu’à l’époque les gens d’armes ne chantent que des chansons paillardes, mais à la fin, c’est quand même le beau gosse qui finit avec la belle fille, alors y a aucun intérêt, franchement.

Mais il se laisse quand même inspirer de l’idée et pose, chaque soir, un lapin sur le parvis de la belle. Comme il a pris des cours de ventriloque avec Tatayet, il fait dire à l’animal des poèmes vachement jolis avec des tas de noms de fleurs et des métaphores trop bien aussi, genre “Ô belle dame, à vos côtés Le pétunia semble trop moche lol Trop mdr comment je l’ai cassé Zyva comme il est moche le pétunia lol”. Orancie est sous le charme.

Du moins, c’est ce que croit Odilon. Un jour, ne parvenant point à trouver de lapin, il se déguise lui même en conil et se pose sur le parvis de la belle. Il lui récite deux-trois histoires jolies, tout ça et, quand la damoiselle s’approche. Elle lui dit “Quelle magnifique ballade allons faire une balade ou alors est-ce le contraire, je sais jamais” et, profitant d’un instant d’inattention, lui fait le coup du lapin. Lui qui rêvait de passer à la casserole finit ses jours en chaud lapin, avec de la polenta et des feuilles de laurier.

Le lendemain, Odilon ne peut poser de lapin sur le parvis d’Orancie, du fait qu’il s’est fait boulotter. Elle s’écrie donc: “ah tiens, je me suis pas fait poser de lapin, qu’est-ce que je vais bien pouvoir manger ce soir?”, ce qui prouve qu’en fait, cette explication n’est pas la bonne, vous m’en voyez sincèrement désolé.

Dôle de dam

Monday, July 11th, 2005

Selon un sondage Ips, vous êtes plusieurs à employer régulièrement l’expression “au grand dam” et un peu moins à vous demander ok, mais d’où elle vient, cette expression?

Le mot dam signifie barrage en anglais et hamster en hollandais. Par contre, en français, il signifie que dalle. On en retrouve pourtant une occurrence au XXème siècle dans la chanson “Oh chéri chéri” de la célèbre Karen Cheryl: “Oh chéri chéri, dam dam dam di dou dam dam dam”, dit-elle en substance. Après cette chanson, Karen Cheryl cessera la musique pour se lancer dans une toute aussi brillante carrière télévisuelle. Elle présentera l’émission Hugo Délire. Hugo, comme l’auteur de “Au bonheur d’Edam”, ode fromagère à la Hollande. La boucle est bouclée et pourtant, tout ceci n’a rien à voir avec ce dont il est question.

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi. Hasdrubal Gruchou s’ennuie. Il décide alors de tenter le tour du monde à la rame. Il faut dire qu’à l’époque, on croit que la terre est plate alors faire le tour du monde, aha facile, les doigts dans le nez. Mais une tempête éclate et le pauvre Hasdrubal dévie complètement de sa route. Il échoue sur les îles Sandwich, qui n’ont pas encore été découvertes. Comme ses rames sont cassées, il décide de s’y installer et ouvre un restaurant gastronomique français.

Quelques siècles plus tard, les Anglais débarquent sur l’île. Ils prennent l’habitude d’aller manger chez l’arrière-petit-fils de Gruchou mais dédaignent ses spécialités, même quand il y a choucroute. Ils ne commandent que de grands sandwiches au jambon: “Un grand ham, s’il vous plaît”. Gruchou rebaptise son resto “Au Grand Ham”, mais il est quand même la moindre dépité.

Aujourd’hui, le restaurant est fermé mais l’expression est restée.

pêche au gros

Thursday, July 7th, 2005

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi. Romoric est le chargé officiel aux excuses du vicomte de Bourg-en-Bresse. Son rôle: trouver des excuses, en cas de défaite de son seigneur lors des joutes (chose fréquente, ledit seigneur étant un loser (loser est un terme d’ancien français désignant les gens qui ont l’habitude de loser (loser est un terme d’ancien français, mais je ne sais pas trop ce que ça veut dire))), de levée de nouvel impôt (ce qui arrive souvent, le seigneur étant un fieffé déconneur) , de croisades (fait plus rare) ou de droit de cuissage mal négocié (ce qui arrive parfois, le spam n’ayant pas encore été inventé).

Romoric prend son boulot très à coeur. Un peu à cause de la fin tragique de son prédécesseur, (le vicomte avait super mal pris d’être devenu la risée du pays quand son fidèle serviteur lui avait fait déclarer: “Cestuy qui eut déjà goûté la pitance des Angloys ne s’attendra point à ce qu’ils organisassent oncques le Grand Tournoy de Poney que c’est nous qu’on veut l’organiser”) Mais surtout parce que Romoric est de ces gens qui ont l’amour du travail bien fait. Il aime quand ses excuses ont du succès. Et elles en ont, certaines sont encore en vogue aujourd’hui. On lui doit notamment: j’étais dans un jour sans, j’avais le soleil dans les yeux et, surtout, son plus grand succès, l’intemporel pas ce soir chéri, j’ai la migraine. La devise de Romoric est “les troubadours diffusent des messages, les mauvaises excuses bien faites démarrent des discussions”.

Mais un jour survient le drame. Après une cuisante défaite au premier tour des Joutes face à un jeune godelureau même pas classé tête de série, le Vicomte est en train de tenir conférence de presse. Il explique que c’est pas pour chercher à se justifier ou quoi, mais quand même, les contrôles antidopage n’ont pas encore été inventés et y a de quoi se poser des questions, ou bien? quand soudain tout à coup, une révolte de paysans éclate à cause de vagues problèmes de malnutrition.

Cela se passe alors que Romoric est en train d’enseigner à la vicomtesse une nouvelle excuse (“je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai cédé à une pulsion, j’ai honte, je ne le referai plus pardonne-moi… au fait, mercredi prochain, je dors chez ma grand-tante”). Pris au dépourvu, il lance: “c’est la faute à la récession”. Contre toute attente, cela fonctionnera. Les paysans s’en retournent dans leurs demeures pour y mourir de faim en se jurant de buter la gueule à cette connasse de récession.

Personne ne sait trop ce que c’est, au juste, la récession. Quelques années plus tard, Pierre, un modeste pêcheur, revient chez lui avec seulement quelques menus harengs (il a perdu les autres eu jeu). Devant l’ire de son épouse, il balbutie: “C’est pas ma faute, mes filets récessent”.

L’expression tombera ensuite en désuétude. Mais des années plus tard, un employé surpris à ne pas travailler au lieu de travailler répondra à son patron: c’est pas ma faute, mes filets récessent. Le patron comprendra de travers et depuis, le fil rss décrit un truc qu’on fait au boulot au lieu de travailler.

suffit de demander

Wednesday, May 11th, 2005

Nous sommes en l’an 39, par un doux matin ensoleillé du joli mois de mai. Noël, Mamert, Pancrace et Servais Golaz s’en vont pique-niquer dans la forêt au grand dam de leur père, qui leur dit: “Tant que l’essaim de classe n’est pas passé, il faut se méfier”.

Mais la jeunesse est insouciante et les quatre larrons s’en fichent comme de l’an 40. Sans tambour ni trompettes, ils prennent camembert, saucisson, chips et pinard et s’en vont baguenauder dans la riante forêt.

C’est à cet instant que survient le drame. Pancrace qui, malgré son prénom ridicule, porte une attelle (qui se met d’ailleurs souvent à sonner à l’impromptu (c’est le nom de sa sonnerie, l’impromptu)), se rend compte qu’il a oublié la glace au rutabaga qu’il avait amoureusement confectionnée de ses petites mains potelées. “Oh les gars, on n’a plus de glace”, dit-il.

Cette explication n’a rien à voir avec l’origine des saintes glaces, qui est toute autre. En fait, ça vient des championnats du monde de hockey sur glace car, au Moyen-Âge, la finale (Canada-URSS) avait lieu en mai. A l’époque, on employait les mêmes pucks au hockey qu’au curling, et les matches se jouaient sur trois jours, histoire d’augmenter les chances qu’un but soit marqué. Mais la technologie n’était pas encore ce qu’elle est et il arrivait souvent que la glace fonde au cours d’une rencontre. On se souvint alors du père Golaz, qui radotait une histoire de jours de froidure au cours du mois de mai à cause d’une vieille légende et on se mit à organiser la finale de hockey sur glace à ce moment là.
Depuis, on a inventé les pucks et l’expression est tombée en désuétude.

Si toi aussi, tu veux passer commande d’un sujet de post, envoie “je ne suis pas une fourchette” par sms au 939

Poo poo Pie XII

Sunday, April 3rd, 2005

Le Vatican est un pays où le taux de mortalité est plus élevé que celui de natalité qui est un peu bas. Du coup, contrairement à ce qui se fait ailleurs en Europe, les immigrés polonais sont bien reçus. Même ceux qui s’appellent Karol. On les oblige à choisir un autre prénom, encore plus ridicule, mais sinon, on est sympa avec eux et on les pleure quand ils s’en vont vers d’autres cieux.

Bref, ceci n’est pas la question. En ces jours où qu’on parle beaucoup plus de JP2 que de Rainier à la télé alors qu’objectivement, on va presque aussi souvent à la messe qu’à Monaco, penchons nous sur le travail quotidien d’un pape.

Pape est un métier mal payé et ingrat. Plutôt pauvre, comme job. Le pape fait des blagues en apparaissant à des fenêtres, embrasse le sol, dit des bêtises et canonise des gens.

Canoniser des gens ne veut pas dire leur tirer dessus avec un Canon, les papes préférant les Leica.

Canoniser est un truc plus complexe:
Nous sommes un mardi, un petit peu avant le Moyen-Âge. Les finances de l’église ne sont pas encore très saines. Le pape Grégory I (qui a gagné le droit de papiser lors d’une sorte de sélection où les fidèles devaient voter chaque semaine) s’interroge quant au moyen de remplir un peu les caisses, afin de pouvoir organiser des fêtes paroissiales. Il organise un concile à Bulle. Un des sous-papes se rappelle alors de sa jeunesse, au village, quand les pompiers déambulaient de porte en porte pour vendre des calendriers.
Caramba, se dit le pape en latin, nous aussi, on va vendre des calendriers. Se rappelant de son adolescence, il ajoute: ils se vendront mieux si on y met plein de saints.

Reste alors à trouver, pour chaque jour, une personne sanctifiable. Il faut préparer les dossiers, tout ce genre de choses. Grégory I est un pape sympa, mais il préfère jouer à la belote avec son chat, Tho IX, ou aller boire des canons que se taper des biographies de mamies qui ont vu des vierges leur apparaître après surconsommation de tisane de cynorrhodon ou d’ermites errants. La préparation du calendrier est un vrai travail de bénedictin.
Le pape a alors une idée peu orthodoxe: il demande à sa secrétaire de l’assister. Ladite secrétaire est une jeune fille aux mensurations avantageuses. Sauf que les canons de beauté de l’époque sont différents des actuels et qu’elle passe pour plutôt laide. La jeune fille reste donc vierge et marrie.

Le pape remercie la jeune fille pour son travail en lui offrant une place au calendrier. Elle devient sainte et tique un peu. En effet, dès lors, les sous-papes semblent enfin la remarquer et lui proposent des trucs peu catholiques. A leurs yeux, elle devient belle, un vrai canon.
D’où l’expression: se faire canoniser.

Bielles latinos

Sunday, March 20th, 2005

Dans la série l’origine des expressions françaises:
prendre son pied

Nous sommes au Moyen-Âge, dans le charmant village de Saxon, (où il n’y a pas encore de piscines) qui doit son nom au fait qu’un Anglo du même nom s’y est égaré en cherchant Verbier.
Le petit Yann est épris de Laure, patineuse émérite. Timide(alors que Laure, elle, est hardie), Yann n’ose l’approcher. Un plan machiavélique se dessine alors dans sa tête: il va se mettre lui aussi au patinage, afin d’impressioner la demoiselle. Dès lors, ce ne sont que pirouettes, lutz et autres saltos piqués. Alors que les autres jeunes de Saxon se passionnent, en cette époque barbare, pour le hard-rock, Yann passe ses journées à enchaîner les axel. Très vite, il passe maître dans l’art difficile du tournage sur lui-même sans vomir.
Un jour, n’écoutant que son courage, il propose à l’élue de son coeur de s’entraîner de concert. Elle accepte et le petit Yann est aux anges.
Mais ce bonheur ne sera que de courte durée: Laure abandonne le patinage pour le tapinage la chanson. Elle promet à Yann qu’elle restera sa meilleure amie et se fiance avec Billy.
Yann est melheureux comme une pierre de curling. Sa blonde est partie et il est obligé de s’entraîner tout seul. “Le plus dur”, expliquera-t-il, “c’est pour pirouetter. Depuis que Laure est partie, je suis obligé de prendre mon pied tout seul.”

sème playeur, chou ta gaine

Tuesday, February 22nd, 2005

Ca faisait longtemps, voici l’origine de quelques expressions françaises.

Avoir maille à partir
Cette expression ne vient pas, comme l’on pourrait se l’imaginer, du vieux dicton français “La moutarde maille elle dépote sévère”. L’explication est toute autre.
Nous sommes au Moyen-Age. La reine d’un quelconque grand-duché aujourd’hui oublié est assise devant sa cheminée, en train de tricoter. Elle demande donc, comme il est de coutume en de telles circonstances, à son époux, le roi, de bien vouloir lui tenir son tricot quelques instants. “Ca ne durera pas”, ajoute-t-elle, espiègle et mutine.
Les heures passent. Le roi commence à trouver ça limite moins drôle. Il demande alors à son épouse, avec toute la bonhommie qui le caractérise: “Ca veur encore durer longtemps, ste combine, ou bien? Non parce que c’est pas tout ça, mais j’ai des trucs à faire, moi, ce soir on envahit le Mexique, merde.” Son épouse lui répond: “Encore une maille à partir de celle-là”
Un peu énervés de ne pas voir leur roi poindre à l’horizon, ses sujets se fâchent, font une révolution et le remplacent par le président du club de pelote basque local.
D’où l’expression “Avoir maille à partir” qui signifie qu’à force de ne pas finir son tricot, on finit par se disputer avec des gens.

donner sa langue au chat
Nous sommes au Moyen-Âge. L’ex-reine fraîchement destituée d’un quelconque grand duché cherche à se refaire une situation. Elle se décide donc à donner sa fille aînée Brunehilde en mariage à Chrisobéril, comte de la principauté voisine. Elle sait que pour convaincre le jeune homme, il faudra jouer serré, sa fille étant un peu moche, dotée d’autant d’humour qu’une boîte à lettres de couleur verte qui séjournerait non loin de Laurent Gerra et, qui plus est, militante UDC. Le comte ferait, en revanche, un bon parti car sa principauté est plutôt confortable, grâce à ses renforts latéraux et son voile alvéonettes.
Pour convaincre le jeune homme qu’il sera choyé comme un coq en plâtre dans sa famille, l’ancienne reine met les bouchées doubles et les petits plats dans l’écran. Elle concocte de la langue de boeuf aux câpres, avant d’inviter tous les convives à pratiquer de concert le scrabble.
Subjugué par tant de savoir-faire, le comte pourfend le roi de sa dague et épouse la reine, avec qui ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, d’où l’expression entrer dans l’arène.

faire tapisserie
Nous sommes au Moyen-Âge. La fille de l’ex-reine d’un grand-duché quelconque est toute guillerette, car ce soir, le comte de la principauté voisine vient manger à la maison. Pour l’impressionner, elle décide de sortir son album de tapisseries anciennes. Mais celui-ci s’en contrefout, car il préfère les paillassonneries.

awar

Friday, February 18th, 2005

C’est une terrible constatation: les jeunes ne savent plus écrire. Les éditions Raubair ont décidé de pendre les cornes du taureau pour que l’on puisse retrouver ses petits dans les chats et sortent leur premier “diksioner fransé-sms”

en voici quelques extraits:

Baignoire: loooooool tu c mèm pa c koi t tro nuls ou koi?

Encre: likid nouar ou diverceman kolorer utilizé pr ekrir. Atanssion, ne pa konfondr ac son omaunim Ancre

Orthographe: maniR d’ekrir 1 mo ki é konciderer kom la cel korekt

Palimpseste: looool tékon ou koi sa existes maim pa kom mos sa

***

Bal: franc. Ex: Ma mair él a mém pa voulus me filai 300 bal poure ke je vé amboite, cé tro une awar

Chien: enquiquinant. Ex: Ile é tro chien, ton klébar, sérieu, il arèt pa daboyés

Kiffé: question à vocation interrogative. Exemple: kes kiffé dan la vis ton pair?

Lol: Mot évoquant le rire. L’intensité de l’hilarité est modulable en démultipliant le o. Ex: Looooooooooooooool, el é trokoul listoir du fou ki repin sont plafons

help me if you can

Thursday, December 16th, 2004

Vous êtes nombreux à vous demander les origines de certaines expressions françaises. Ou pas.

travailler d’arrache-pied
Nous sommes au Moyen-Âge. Sigurdur Lopez est en train de buter sa gueule à une princesse afin d’aller libérer un malheureux dragon prisonnier depuis cent ans à cause du miroir de sa belle-mère cassé par sept nains de petite taille. Sigurdur est libérateur de profession. Mais soudain, c’est le drame. Il est seize heures et Sigurdur, qui est payé par l’état, s’en rentre chez lui. Sur le chemin du retour, il rencontre une jeune admiratrice, qui lui demande un autographe ainsi que le secret de son teint juvénile. Il lui explique alors que c’est parce qu’il travaille avec des instruments de première qualité et certifiés cent pour-cent recommandés par des éleveurs de champions: dard, hache, pied-de-biche. D’où l’expression travailler dard, hache, pied-de-biche devenue travailler dard, hache, pied parce que ça faisait un peu con.

tomber dans les pommes
Nous sommes au Moyen-Âge. Si, si, je te jure. Je sais, comme ça ça a pas l’air, mais en fait, oui. Le petit Isaac se rend dans son jardinet pour y lire le dernier volume des rubriques-à-brac, où il espère être renseigné quant à la blague du fou qui repeint son plafond. Mais soudain, c’est le drame. Une pomme tombe sournoisement sur la tête du petit Isaac. Comme le premier tambour venu, celui-ci raisonne sous l’effet du choc et met au point la théorie de la gravitation universelle. Bien des années plus tard, le petit Richard s’assied sur les bancs de l’école. Il découvre ledit théorème. Sous l’effet du choc, il se dit alors qu’il va faire du vélo plutôt que des études. Et dès lors, il se met à manger des vitamines. D’où l’expression “tomber dans l’EPO” devenue, par ces petits détours que la linguistique aime à emprunter, “tomber dans les pommes”.

à brûle-pourpoint
Nous sommes au Moyen-Âge, un lundi. Jennifer de Sainte-Jouxte est chez elle, en train de faire son repassage. Soudain, son amant, le célèbre Jonathan de Clavaleyres, pénètre dans la salle et s’immisce subrepticement derrière elle. (c’est le genre de phrases qui donne envie de se lancer dans l’écriture sms, un peu comme le meilleur d’entre eux) Jennifer est surprise, elle dérape. Et là, soudain, c’est le drame. Son pourpoint neuf est victime d’une brûlure au troisième degré. Malgré l’application immédiate de divers onguents, rien n’y fait. C’est alors que Jennifer tance Jonathan, et cette phrase aujourd’hui oubliée, mais qui pourtant est restée ancrée dans l’inconscient collectif: “Zyva, comment que t’arrives trop à brûle pourpoint”

un cochon d’Inde
Pourquoi dit-on un cochon d’Inde alors que cette bête n’est pas un cochon et ne vient pas d’Inde? A vrai dire, je m’en fous un peu.

Brasse coulée

Tuesday, September 28th, 2004

Une récente étude de marché a prouvé que plusieurs d’entre vous avaient trouvé pas trop mal les récents billets à tendance linguistique. Soucieux d’aller au-devant des besoins de ses consommateurs, Bon Pour Ton Poil ne recule devant aucun sacrifice, sauf les sacrifices humains parce que ça tache. Et les sacrifices de pangolins parce que c’est pas très gentil et que ça abîme le couteau.

Nous allons donc aujourd’hui nous intéresser à ces mots qui n’existent plus que dans une expression. Les cons.

Au fur et à mesure: Au Moyen-Âge, pour mesurer la taille des champs et les aures trucs qu’on voulait mesurer, on utilisait un furet à mesures. Il s’agissait d’un animal mesurant exactement un mètre, dont on se servait comme étalon.
Ce qui posait deux problèmes: premièrement, pour pouvoir mesurer le furet et être ainsi sûr qu’il était de la taille requise, il fallait disposer d’un furet à mesures, ce qui était un peu un cercle vicieux. Deuxièmement, le furet est un animal peu coopératif, voire parfois vicieux. Comme cette technique demandait un investissement temporel énorme, on avait coutume de dire “au furet à mesures que tu mesures ton champ, ben la saison des récoltes elle va être passée”.
Pour étalonner leur terrain, les gens délaissèrent vite l’animal et se tournèrent vers les étalons, moins précis mais plus sympas. Mais l’expression est restée.

Sans ambages: Au Moyen-Age, les jambages désignaient des espèces de collants que les malfrats et autres s’enfilaient sur le visage avant de s’en aller détrousser sans vergogne de pauvres innocents. Les techniques d’alors n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui et les malfaiteurs avaient pour habitude d’allonger inutilement leurs discours. Cela donnait des trucs du genre: “Halte là, mon brave, auriez-vous l’obligence de bien vouloir céans vous délester de votre bourse, afin que je m’en emparasse, je vous prie, sinon je t’éclate la gueule, sale maraud, faquin, butor de pieds plats ridicule de mes deux?”
Malheureusement, le port de jambages rendait la compréhension de ce discours fort peu aisée. Les victimes répondaient plus souvent qu’à leur tour: “Faites excuse, mon brave, mais ne sauriez-vous pas parler sans jambages?”
Les malfrats s’enfuyaient ensuite, prenant leurs jambages à leur cou. L’expression est, par la suite, devenue: “parler sans ambages” pour emmerder les linguistes.

Peu m’en chaut: Au Moyen-Âge, on disait “je m’en soucie fort peu, un peu comme je me soucie des pingouins, qui ne m’intéressent pas”.
En ce temps là, les jeunes usaient pour communiquer entre eux du Service de Messagerie Stylistique: ils gravaient les messages qu’ils destinaient à leur interlocuteurs sur des plaques de marbre, qu’ils faisaient ensuite hippotracter jusqu’à leur destinaire.
Afin de gagner du temps, le gravage étant une activité de longue haleine à cette époque ou le tic tac n’avait pas été inventé, les jeunes avaient recours à l’abréviation et écrivaient donc “Peu pingouin”.
Mais des siècles plus tard, un explorateur décréta que il ne s’agissait pas d’un pingouin mais d’un manchot. Soucieux de couvrir leurs aînés, qui auraient eu l’air bête si on avait su qu’ils confondaient ces deux mammifères, les nouveaux jeunes s’arrangèrent pour que l’expression “peu manchot” devienne “peu m’en chaut” et inventèrent une explication confuse à propos d’un supposé verbe challoir. Aujourd’hui, on ne dit toutefois plus “peu m’en chaut” mais “je m’en bats les couilles”.