Archive for the ‘quand je serai grand je serai misanthrope’ Category

Une vérité qui démange

Friday, October 12th, 2007

A part le poker et les crocs en fourrure, l’autre truc à la mode, en ce moment, c’est l’écologie. Quand tu voulais un peu vendre des disques, avant, fallait t’engager contre la guerre, la pauvreté ou les furets, aujourd’hui c’est contre la pollution.
Par exemple, si tu es une chaîne de grands magasins qui se chauffe uniquement au solaire et emballe ses petits pois dans du papier recyclé trouve que les écureuils c’est joli, tu engages un rappeur engagé, un mec qui avait eu l’audace de dire que le racisme c’est mal, vraiment, un type courageux, et tu vas tourner un clip pour dire que la nature c’est bien. Au Kazakhstan. Parce que tourner ça dans le bois de Sauvabelin, ça ferait mendiant, merde, quoi.

Ou alors tu organises des giga-concerts éclairés à la bougie et sans amplis avec Bono pour dire que vraiment, la nature, c’est important. Ou bien tu vas au G8 en stop dans ton jet privé expliquer à tes potes présidents “faudrait qu’on fasse quelque chose pour la pollution, et ensuite on ira jouer au golf”, pendant que ton pote George balance quelques bombes en Irak, il est comme ça, quand il s’ennuie, il lance des bombes mais sinon il est gentil et, depuis peu, il a compris que l’écologie était un thème important pour gagner les élections l’avenir de l’humanité.

Et mieux, tu fais un film pour dire que la pollution, c’est tout sale. C’est très courageux comme position. Et tu vas, de ville en ville, vendre ton film sensibiliser la population. Lui dire que la pollution c’est mal. Et lui proposer des solutions efficaces pour utiliser les énergies renouvelables au quotidien l’affiche et le pin’s de ton film. Avec un peu de bol, on te refilera même le prix Nobel de la paix, tant il est vrai qu’enfoncer des portes ouvertes, c’est un bon moyen de se disputer avec personne.

La théorie du vilebrequin pané

Friday, September 7th, 2007

Des fois, dans la vie, des gens déménagent. Des fois, c’est dieu, mais il a les moyens d’engager des pros. Des fois, c’est tes parents, et t’as beau les chambrer, tu te demandes un peu ce que tu vas garder de ta vieille chambre, les cd que t’assumes plus et les bd que tu liras plus jamais mais quand même, faut-il les garder ou les donner aux petits enfants aveugles? Et des fois, c’est des potes, trop proches pour que tu puisses dire “ouhlala j’ai justement la finale des championnats du monde de tchouckball ce jour-là” mais pas assez pour que tu dises “bon, prenez des déménageurs, c’est ma tournée”.

L’avantage, quand, pour une fois, c’est des potes qui déménagent et pas toi, c’est qu’il te reste que la partie technique. Tu peux assumer la part autiste de ta personnalité, porter des cartons, demander “je le mets où”, le poser n’importe où parce qu’ils sont en train de s’engueuler pour savoir si faut directement les amener à la cave ou plutôt les mettre dans le séchoir et que mine de rien, ça pèse un âne mort et même faire la super blague “vous avez amené vos enclumes ou quoi?” cinq fois dans la journée.

Par contre, y a tous les inconvénients d’un déménagement. Y a toujours le moment où tu te rends compte que tous les gens qui avaient promis d’arriver à 9 heures 23 parlaient en fait en anciennes heures, mais c’est pas grave, viens nous aider à finir d’emballer les fourchettes précieuses en les attendant. Et le moment où tu constates amèrement que les gens qui déménagent ne vivent jamais dans des immeubles avec ascenseur. C’est une espèce de loi naturelle. Les appartements avec ascenseurs se meublent par génération spontanée. Jamais tu pourras tranquillement entasser des cartons dans la cabine et les envoyer au neuvième. Il faudra te taper les 423 marches en colimaçon avec le canapé huit places, le piano et la collection d’enclumes qu’ils pensent ne pas garder mais ils l’emmènent quand même en attendant, va donc les mettre au grenier, je te tiens l’échelle.

Y a toujours un type qui vient, mais qui doit se casser à midi, obligé. Y a aussi toujours un pote qui arrive quasi à l’heure mais qui a fait la fête jusqu’à six heures du matin, du coup il est serviable, il porte tous les cartons de moins de 500 grammes, mais bon, faut bien avouer qu’à force de s’arrêter pour vomir il ralentit un peu la manoeuvre. Mais comme il est super gentil, il comprend pas que “non mais tu devrais rentrer, on est assez”, c’est un synonyme subtil de “bon, non mais là casse-toi”.

Mais ce n’est pas lui, le principal obstacle. Car il est des gens spécialement entraînés pour faire durer les déménagements. Des gens fourbes au service d’une association secrète, ou alors juste fourbes. Des gens qui connaissent la faiblesse de l’autiste moderne et qui finissent toujours par dire: “Vous voulez pas faire une pause? J’ai fait des tourtes!”, ou “je vais conduire le camion, je te dis que ça passe”.

Tout ça pour te dire que ma conclusion est restée dans un carton.

L’intégrale de Beethoven sur f(x)

Wednesday, July 18th, 2007

Ce matin, quand j’ai lu le journal, ils m’ont expliqué que si il y avait de l’insécurité, c’était de la faute de la violence des jeunes. Moi, ça m’a un peu embêté: jusque là, je m’étais pas senti particulièrement menacé. C’est ça, le problème de la presse. Ils sont idéalistes, ils pensent que tout le monde s’informe et sait, pour l’insécurité. Alors ils expliquent directement les causes.

T’imagines? Tu rentres chez toi, il fait soir, un jeune t’aborde, il voudrait du feu et là, au lieu de sortir ton spray au poivre, tu lui tends ton briquet parce que, bêtement, dans ton journal, tu lis que le sudoku (et tu trouves ça moyennement intéressant, alors pour passer le temps, tu dessines des lapins dans les cases)?

Après, dans mon journal, ils ont expliqué que pour résoudre le préoccupant problème de la criminalité des jeunes, il fallait prendre des mesures pour améliorer l’intégration.
De nouveau, j’ai pas tout de suite compris. Les jeunes ne sont pas intégrés? J’ai un copain, il est un peu jeune, mais ça va, il a l’air super intégré. Il parle plutôt bien notre langue, même si je comprends pas trop quand il utilise des expressions de jeune, mais heureusement il est quasi bilingue.
Mais en fait, ce que mon journal n’expliquait pas, parce que c’est complètement évident, si je me renseignais un peu au lieu de poser des questions bêtes, je saurais, c’est que c’est pas tous les jeunes qui font de l’insécurité. C’est seulement les étrangers. Parce qu’ils ne sont pas intégrés.

Etre intégré, ça veut dire connaître les valeurs de notre pays. La valeur de la Suisse, c’est le franc suisse, même si l’année prochaine on va gagner l’Euro. Il faut aussi connaître la langue du pays, comme tous les suisses qui parlent parfaitement le züritütsch, mais parfois avec un petit accent lucernois. Et il faut savoir cuisiner la fondue, porter un bredzon, jouer du cor des Alpes et savoir ce qu’est un tangon. Sinon on est désintégré. Et on fait de l’insécurité.

Le problème, c’est que les étrangers, ils respectent pas nos lois, parce qu’ils les connaissent pas très bien. Chez eux, par exemple, quand on a besoin d’un meuble ou d’une saucisse, on va chez son voisin la voler. Ca surprend au début, mais si tout le monde le fait, ça pose moins de problèmes: suffit de retourner chez son voisin la revoler et le tour est joué, ni vu ni connu, l’affaire est dans le sac (c’est des expressions étrangères)(les étrangers sont tout de même parfois ridicules).

De la même manière, chez les étrangers, quand on n’aime pas trop bien quelqu’un, on lui donne un coup de couteau. Ca paraît cruel, dit comme ça, mais faut bien avouer qu’ils ont nettement moins de problèmes avec leurs vieux, du coup. Mais chez nous, c’est pas pareil, les vieux, on les aime, alors on les met dans des EMS.

Heureusement, des politiciens de par chez nous, ils ont trouvé une idée géniale. Quand quelqu’un tue sa concierge ou lui vole une orange, on le renvoie chez lui, à l’étranger. Avec sa famille. Bon. Par exemple, moi, à 15 ans, je volais pas mal dans les supermarchés mais parle-z-en pas à maman, merci. Si ils m’avaient attrapé, ils m’auraient donné une amende et j’aurais pu continuer à faire de la criminalité et de l’insécurité, même si je dois t’avouer que les gens cachaient très bien que je leur faisais peur. Même quand j’avais mon perfecto. Surtout quand j’avais mon perfecto, maintenant que tu m’en causes. Alors que si on avait eu des politiciens clairvoyants et que je m’étais fait choper, ils m’auraient renvoyé chez moi, à l’étranger, à Genève, avec toute ma famille, sauf ma tante Agathe qui est vaudoise, la pauvre, et force est de constater que j’ai jamais été un fribourgeois très intégré, j’ai pas l’accent et je ne suis que moyennement pour Gottéron. Si de telles lois avaient existé, aujourd’hui, je ne serais plus ce délinquant assoiffé de sang. Enfin si, mais ailleurs.

Tout ça pour te dire que fais gaffe, derrière toi, y a un jeune.

Titre

Monday, April 2nd, 2007

Si vous téléchargez des séries dans l’internet (c’est mal), peut-être cette mésaventure vous est-elle déjà arrivée: Vous vous apprêtez à regarder l’épisode 19, celui où Bree se rend au congrès mondial du fromage pour avouer à l’inspecteur Axel Bauer qu’elle est en fait la fille cachée du docteur Benton et de Phoebe, et que sa coiffeuse avait fait une pige dans Mars Attacks. Mais ô surprise, à l’écran, le déroulement est pour le moins inhabituel. Vous vous êtes probablement fait refiler un épisode d’une spin off, parce que les protagonistes sont visiblement plus en train de jouer aux (spin) docteurs que d’enquêter sur les étranges agissements de leurs voisins, avec qui ils se sont d’ailleurs visiblement réconciliés.

Mais quand je dis jouer aux docteurs, il faut concéder que les dialogues sont bien plus dépouillés que dans Urgences. Et que l’intrigue est bien plus simple que dans Top Models, même si au final, le résultat est le même, tout le monde finit au lit avec tout le monde sans qu’on comprenne trop bien pourquoi.

Tu pensais connaître le dénouement de la saison 3 de Desperate Housewives, tu constates que ça va, elles ont pas l’air si désespérées que ça. Tu te réjouis de regarder Heroes et tu te retrouves face à face avec des gens qui, certes, ont le pouvoir de se régénérer ultra-rapidement, mais ne s’en servent pas du tout pour sauver l’humanité. Tu pensais enfin savoir qui sont les Autres et tu constates que si les personnages sont Lost, ça a pas l’air de les gêner outre mesure.

Bref, pourquoi finit-on toujours par tomber sur des films de fesses quand on voulait simplement télécharger les 42 épisodes d’une série qui n’est même pas encore finie de tourner, pour pouvoir innocemment les regarder en version mal sous-titrée plutôt que mal doublée? Pourquoi, au lieu d’un épisode trépidant qui dévoile finalement qui est l’asassin du père du jardinier avec le chandelier dans la penderie tombe-t-on sur un film où tout le monde se dévoile sans trop qu’on comprenne pourquoi?

Pourquoi les gens ils font ça?

Eh bien, d’aucun pensent qu’il s’agissait à l’origine d’une basse vengeance de la mère du troisième perchman assistant qui en avait marre qu’on télécharge le travail de son fils au lieu d’aller le voir directement au théâtre, comme tout le monde. D’aucuns pensent que c’est une manipulation du syndicat mondial des gens tout nus pour faire avancer sa cause. D’autres avancent la thèse comme quoi cela serait un élément d’un vaste complot mené par le fbi dans le but évident de nier l’existence d’intelligences extra-terrestres.
D’autres, enfin, et cette hyopthèse me semble pour le moins intéressante, admettent la thèse émise le 13 juin 1928 par un groupe d’étudiants en 19èmes épisodes de l’University of Romainmôtier, qui est la suivante: selon eux, et ils s’appuient sur des études scientifiques complexes utilisant notamment des sondages représentatifs, des équations à trois inconnues et des écureuils, la cause de cet étrange phénomène serait que les gens sont des cons.

Fox Mulder est ailleurs

Friday, March 23rd, 2007

Donc nos Français les voisins ont publié leurs archives officielles concernant les Ovni, dans le but de prouver qu’ils ne collaborent pas avec le fbi pour dissimuler l’existence d’un complot extra-terrestre visant à détruire la production mondiale de sandwiches triangles parce que sur leur planète, c’est une arme de destruction dangereuse.

Bon. Mais tout ça ne nous dit pas si les extra-terrestres sont parmi nous et se cachent dans les rédactions (comme pourrait le laisser croire cet article)(je veux dire, ça a pas été écrit par un terrien, ça?) ou sont candidats à la présidentielle française.

Sauf que si ça se trouve, la vérité est en tailleurs. A cause de HG Wells et d’une légère propension très humaine à partir du principe que toute forme intelligente est forcément aussi stupide que nous, les petits hommes verts, on finit toujours par les imaginer passionnés par l’idée de nous envahir.

Alors que si ça se trouve, ils s’en foutent complètement. Si ça se trouve, ils se nourrissent de roches sédimentaires, du coup, ils ont pas tellement besoin de bosser pour gagner leur croûte, vu qu’elle est sous leurs pieds, et ils passent leurs journées à jouer au golf et au volleyball avec des chatons. Et si ça se trouve, ça paraît improbable mais on sait jamais, c’est nous qui allons un jour découvrir leur planète et leur déclarer la guerre. Eux, comme ils sont plutôt pacifistes, ils croiront au début que guerre, ça a un rapport avec la fabrication d’objets traditionnels en chalcopyrite et, le temps de comprendre que en fait, non, on en aura déjà massacré les 3/4.
Du coup, les survivants viendront sur terre jouer de la musique traditionnelle devant les supermarchés. Ils auront des flûtes de Xhhrt* et ne comprendront absolument pas pourquoi les gens leur lancent des disques de métal, tout le monde sait que le métal, ça donne des caries.

Ou alors, si ça se trouve, ils sont très belliqueux. Et nous ont déclaré la guerre il y a de ça trois siècles. Mais comme ils mesurent un douzième de millimètre, on ne le sait pas et ça les rend encore plus nerveux. Pour se venger, de temps en temps, ils kidnappent l’un d’entre nous. Ce qui explique, parce que bon, ils ont beau avoir découvert le voyage intersidéral avant nous, ils sont pas très très malins, pourquoi des fois, on se retrouve avec des chaussettes dépareillées sans savoir pourquoi.

* leur dieu de la pluie, des instruments chiants** et des légumes bouillis
** Leur instrument chiant préféré, le xlut, a un peu la sonorité du djembé. Par contre, il faut souffler dedans pour obtenir une sonorité. Il n’est pas rare, lorsqu’ils organisent des fêtes, d’entendre un convive passer deux heures à tenter d’obtenir un son mais de ne rien faire de plus que quelques chbloms peu inspirés, jusqu’au moment où, alors qu’il allait renoncer, il réussit à produire un solo endiablé. Il passe alors le reste de la soirée à tenter de rééditer son exploit, mais sans succès.

chmod 666

Wednesday, January 31st, 2007

Parfois, dans la vie, on en est réduit à l’extrême. Parce que toutes les autres solutions ont échoué. Il n’y a plus qu’un moyen de parvenir à ses fins: demander de l’aide à un geek.

De prime abord, le geek est très sympathique. Que ce soit un tien ami ou un gens de forum, le geek est toujours extrêmement serviable. C’est bien là le problème. Comme l’ouvrier en bâtiment et le garagiste, le geek ne te dira jamais “ahah oui mais là je sais pas du tout” Non. Le geek a toujours une solution. Foireuse, souvent. Et quand tu lui dis “ah mais si je faisais comme ça”, il te répond que ahlalala non mais c’est pas propre comme solution, avant de disparaître pendant une heure. Toi, t’es un peu gêné, tu te dis qu’il est en train de faire des tas de manips ultra secrètes et non, une heure plus tard, il te dit “ahaha j’adore peindre mon chat en bleu…bon, tu disais?”, avant de te proposer une autre solution incompréhensible. Voire un lien. Incompréhensible.

Et quand à force de manipuler, tu finis par lui dire “ah, tiens, ça marche”, il finit par te dire “ah mais ahahaha évidemment”. Ton problème était juste trop simple pour lui. Le geek est un être complexe, capable de passer des soirées entières à télécharger des mangas avec des hamsters dedans et à trouver tes problèmes trop simples pour lui.

Bon alors imaginons un peu, le marché mondial de l’informatique s’écroule, les geeks sont obligés de trouver d’autres métiers. Tu te rends compte?
Tu débarques au supermarché, tu demandes où se trouve le rayon “fruits et légumes”, tu voudrais acheter des clémentines corses. On te répond de ressortir du magasin en reculant, d’aller chez le fleuriste, de lui demander un coupe-ongles, de t’en servir pour dévisser les roues du caddie puis de revenir dans le magasin, le rayon est au fond à gauche. Puis un second vendeur arrive et te dit “mais pourquoi tu veux acheter des clémentines corses? Franchement, les poireaux c’est plus sain.” Toi tu expliques que bon, c’est pas ta faute, c’est ta vieille mère qui t’oblige, est-ce que vous pourriez me laisser partir maintenant merci?

Puis tu suis les indications. Tu te perds. Tu demandes à un autre vendeur, qui te dit que forcément, si les roues de ton caddie ne sont pas compatibles avec le best-of de Claude François qui passe en fond sonore, c’est quand même pas sa faute. Tu réessaies douze fois, tu suffoques, tu blêmis, tu sanglotes, quand soudain, par hasard, tu arrives au bon rayon. Tu prends tes clémentines, tu te diriges vers la caisse. Et là, paf, les portes du magasin se referment sur toi, l’alarme se met à siffler, Nicolas Sarkozy arrive avec 40 agents et 80 journalistes qui titreront demain “On sait enfin qui a volé l’orange du marchand”. Et là, le vendeur te dit que “ah oui mais si j’avais su tout de suite que vous vouliez un filet de clémentines, hein, je pensais que vous vouliez les prendre à l’unité. D’ailleurs, avez vous pensé à recompiler votre kernel?”

\o/

Tuesday, January 30th, 2007

Souvent, on entend fustiger la télévision, qui nous abrutirait au lieu de nous élever. Or, Paracelse ne disait-il pas “chérie, ce soir, en rentrant, pense à prendre du beurre?” Ce n’est en effet pas la télévision elle-même qui est néfaste, mais l’usage que l’on en fait (non parce que bon, à la base, c’est un espèce de truc un peu cubique avec des tas de machins dedans, utilisé pour déposer une plante, comme presse-livres ou comme jouet pour le chat, ça peut pas faire de mal)(par contre comme presse-purée, c’est totalement inefficace)(je sens que je m’égare totalement de mon sujet, moi).

Car en observant les grands de ce monde, on peut apprendre des stratégies de vie qui nous seront utiles au quotidien.

Ainsi, toi, Kevin, 15 ans, au lieu d’atterrir sur des blogs peu recommandables en tapant “famme a poile en train de mangeais de la tourte au poulpe” dans ton google, tu ferais mieux de regarder Arlette Chabot à la télévision. Bien sûr, cela ne t’aiderait pas à terminer ta dissertation “Vaut-il mieux rire de choses sérieuses ou jouer au ping-pong? Hein? Non mais c’est un monde ça tout de même!”. Mais cela te permettrait d’apprendre l’Art de l’excuse bidon.

Demain, dépité, tu diras à ton prof “ah mais c’est pas ma faute, m’sieur, c’est mon chien qui a mangé mes feuilles”. C’est ridicule. Ca ne marchera jamais. A tous les coups, il demadera une contre-expertise, pourra prouver que tu n’as jamais eu de chien et t’attaquera en justice pour tort moral et cruauté envers animaux imaginaires.

Et bien, si tu avais sagement regardé la télé, tu pourrais trouver une excuse bidon intelligente. Attention, il ne faut pas regarder n’importe quoi. Si demain, tu dis “vous savez, sur une dissertation, tout est possible, j’ai vraiment tout donné hier soir mais vraiment, Roger est très fort en ce moment, de plus il y avait beaucoup de vent et je ne voudrais pas remettre en cause votre sujet de dissertation, mais tout de même, on est en droit de se poser certaines questions”, cela risque de mal être perçu.

En revanche, en cette période de campagne électorale, il y a beaucoup à apprendre du comportement de nos édiles politiques. Evite d’user du “c’est la faute du 11 septembre”. Il était très pratique, utilisable dans pratiquement toutes les situations, mais est malheureusement un peu passé de mode. Par contre, en regardant attentivement la télévision, tu te rendras compte que quelques phrases font toujours fureur. Par exemple “tout ça, c’est le contrecoup de la politique économique laxiste menée par la gauche pendant des années” qui marchera à coup sûr si ton prof est de droite. (Pour reconnaître si ton prof est de droite, rien de plus simple: s’il porte la barbe et fume la pipe, c’est qu’il est de gauche)(s’il porte des lunettes et joue du banjo dans la chorale de l’école, on ne peut en tirer aucune conclusion).

Sinon, tu peux toujours essayer de tomber malade ou de prétendre que tu ne parles que kazakh.

Il sentait bon le sable chaud

Friday, December 8th, 2006

Lectrice, lecteur, foin de gaudriole. Aujourd’hui, je vais te parler d’une coutume étrange et mystérieuse d’un peuple étrange, mystérieux et encore bien méconnu de nos jours.

Les Français adorent donner des médailles, partout, tout le temps. La plus célèbre est la Légion d’honneur, instaurée par Napoléon, qui n’était pas le dernier pour la déconne, pour récompenser les actes de bravoure, comme par exemple écouter un disque d’Indochine en entier, comprendre un post de Loïc Le Meur ou envahir l’Egypte.

La Légion d’honneur est donc une récompense prestigieuse, qui n’est donnée qu’à des personnalités importantes et prestigieuses.

Par exemple Vladimir Poutine, président de la Russie. Alors pour t’expliquer un peu, avant, la Russie, ça s’appelait l’URSS. C’était un pays communiste, peuplé de gens qui mangeaient des bébés mais qui, il faut bien le dire, allaient très peu en vacances à La Réunion. Ni en réunion à la vacance, mais ça ne veut rien dire, merci. Maintenant, c’est un grand pays libre et démocratique, grâce à Mikhail Gorbatchov, un célèbre vendeur de vodka, et son copain Perez Troika.

Avant, quand c’étaient des communistes, si tu disais “ahah le gouvernement, c’est trop des coquins”, ils t’envoyaient en Sibérie, une région où il fait froid et où on se nourrit exclusivement de goulag, une sorte de ragoût hongrois, comme Nicolas Sarkozy, c’est te dire si c’est indigeste.
Aujourd’hui, grâce à l’arrivée de la démocratie dans leurs coeurs, quand quelqu’un dit “aha moi j’ai un copain tchétchène, mine de rien, il est sympa”, on lui fait boire du Polonium, un alcool radioactif fabriqué par des plombiers polonais au chômage.

Vladimir Poutine, c’est donc le chef de tous les Russes, élu démocratiquement sinon il va te poloniser la gueule. Expert en diplomatie, il tire son patronyme d’un célèbre poison québécois qui tue instantanément.
Il a reçu la Légion d’honneur, je suppose qu’on voulait le remercier de ne jamais avoir songé à envahir la Franche-Comté, où y aurait pourtant de quoi écouler quelques stocks de vodka.

Sinon, y a aussi Joseph Queprotte, qui l’a eue, mais je sais pas qui c’est.

Les aventures de Michel le labrador

Wednesday, November 1st, 2006

Longtemps, les scientifiques se sont demandés pourquoi la file dans laquelle on est avance toujours moins vite que les autres.

Après des années de recherches, d’extrapolation diverses, de calculs (dont une équation à trois inconnues) et de sandwiches au thon, il est désormais établi que c’est à cause de l’instinct d’emmerdement maximum (IEM), qui arrive en quatrième position des forces qui poussent l’homme à agir, derrière l’instinct de reproduction, l’instinct de survie et l’instinct de boire des bières.

C’est, bien sûr, l’IEM qui pousse les petites vieilles tremblotantes à investir les supermarchés aux heures de pointe, alors qu’elles auraient la journée pour le faire. C’est lui aussi qui les fait trembloter. En réalité, les vieilles sont très agiles, elles font du cerceau artistique et sont avant-centre dans l’équipe de pom-pom girls senior d’Amniéville. Mais dès qu’elles entrent dans un supermarché, elles changent du tout au tout. Cette force, encore plus ancestrale que le crâne de Musclor, les oblige à faire leurs commissions pour la semaine article par article. La tactique de la petite vieille est en effet simple: elle commence par vous demander, avec son sourire timide, si elle peut passer devant vous, elle a juste un yogourt aux figues, c’est bon pour son transit intestinal, merci. Puis elle arrive à la caisse, sort ses lunettes et paie en pièces de 10 centimes. Les petites vieilles ont chez elle des pièces entières pleines de pièces de dix centimes qu’elles utilisent pour faire leurs courses.

C’est aussi l’IEM qui pousse les gens à prendre la seule tourte au rutabaga de tout le rayon fruits et bricolage sur laquelle il n’y avait pas de code-barre, obligeant ainsi la malheureuse caissière à appeler monsieur Chompard à la 8, s’il-vous-plaît, monsieur Chompard, alors que tout le monde sait ce qu’il lui en coûte de dire ça après cette malheureuse histoire, l’été dernier, à l’île d’Oléron, alors que l’alcool et les poneys coulaient à flot, et puis bon surtout toi ça te fait perdre du temps alors que tu as un besoin urgent d’aller jouer au Tribolo et qu’en plus ce soir y a un match de champion’s league de water-polo, t’aimerais pas manquer le début, sinon tu risques de pas tout comprendre l’intrigue.

C’est l’IEM, toujours, qui pousse Jacqueline, l’amie de squash de la caissière, à se mettre juste devant toi dans la file et à tout lui raconter de sa vie, des coliques du petit dernier et des problèmes de genou de l’oncle de la voisine du concierge du type qui garde le chien de la propriétaire du magasin où elles vont acheter les raquettes, pendant que tu trépignes discrètement. Puis ce même instinct hérité de l’époque où nos lointains ancêtres étaient bien obligés d’emmerder un peu leurs contemporains parce qu’il n’y avait pas le câble pour se distraire va pousser la caissière à te dire ah non désolé, on ne prend pas la carte Maestro, y a une panne, mais si vous avez une carte de fidélité à Poney Magazine, on les prend, sinon vous pouvez aller retirer de l’argent au distributeur, il est à 17 minutes de marche mais faites vite, on ferme dans 16 minutes, si vous n’êtes pas de retour je serais obligée de vous dénoncer à Jean-Pierre Foucault.

Mais surtout, c’est l’instinct d’emmerdement maximum qui encore trop souvent de nos jours pousse des photographes à partir en abandonnant une saloperie de machine pleines de boutons partout qui fait tuttuttuttut alors que ça fait au moins 42 ans qu’ils n’ont plus touché un appareil argentique, alors comment veux-tu qu’on se concentre sur les prolégomènes sustentatoires des bovins dans ces conditions là?

Je sais pas comment titrer, c’est ballot

Thursday, October 12th, 2006

Parfois, donc, la conversation prend un tour embêtant. Parce que ça parle de livres que t’as pas lu, parce que tu es entouré d’étudiants en dendrochronologie, d’avocats, de champions du monde de tchoukball, parce que tout à coup tout le monde débat de la dernière déclaration de Pascal Chombier alors que toi tu étais en vacances. En plus, y a toujours un moment où quelqu’un raconte une blague sur la culture du rhododendron en milieu aqueux et tu te sens obligé de rire, pour faire comme tout le monde, mais tu n’as aucune idée de quoi on parle, est-ce qu’on pourrait pas plutôt évoquer la prestation de Tranquillo Barnetta sur le flanc de rhubarbe aux petites asperges provençales, merci?

Simplement dire à tes interlocuteurs “ahaha mais moi la dendrochronolgie j’y connais rien, on pourrait pas parler de cul, plutôt?” est une mesure souvent efficace, mais de très courte durée. Il existe heureusement des techniques secrètes, mises au point en secret pendant des milliers d’année par des ninjas dans un temple shao-lin de la très secrète banlieue ouest de Ouagadougou, pour se sortir de ces périlleuses situations.

Le brusque changement de sujet. Relativement facile à mettre en oeuvre, il est toutefois déconseillé si vous envisagiez de passer pour quelqu’un de poli, sérieux et propre sur lui auprès de vos invités. Choisissez si possible un sujet fédérateur (la météo, le foot, les potins, les hérissons)
Exemple:
– Ah c’est incroyable, le parse de mon nodule refuse de séquencer depuis que j’ai installé un filtre à trombones!
– Justement, on en discutait avec Chompard, il paraît que…
– Au fait, ils annoncent du beau pour samedi. (dans cet exemple, tu parles en bleu et si t’es pas content, signale-toi que je suis un des 42 blogueurs les plus influents de l’hémisphère sud-ouest selon un sondage ipsos-charcuterie du centre, alors poupougne)
-…la fréquence de l’involtage arrière…
– Heureusement, qu’est-ce qu’on a eu comme pluie!
-…du…
– On sait plus comment s’habiller, en cette saison!
– Ah, au fait, tu savais qu’ils y avait des décirconvoluteurs à partition externe dans les sondes météo? Je trouve ça vraiment ridicule, surtout si on sait que l’induction substantanée en cas de décolletage corporatif équivaut à la poussée externe.
– C’est vrai, n’empêche qu’il fait plutôt froid pour la saison.

Le subtil changement de sujet nécessite beaucoup plus d’entraînement. Il implique également une vague connaissance du sujet, il est donc idéal si votre épouse a invité ses amis du club de tonte de caniche, vous pourrez vous servir de ce qu’elle vous en a appris pour retourner la situation à votre avantage.
– Ce que j’aime, dans l’oeuvre de Grohold Swzczky, c’est cette mise en abyme de la condition intrinsèque de l’humanité.
– Oui, surtout quand il digresse sur l’inadéquation de l’être en tant qu’acteur de sa propre immobilité.
– Et toi, Jean-Pierre, t’en penses quoi? (Dans cet exemple, tu t’appelles Jean-Pierre, désolé. Si tu veux, dans le prochain, je peux t’appeler Mike)
– Oh moi je suis d’accord avec Vianceslas. D’ailleurs, c’est marrant, je repensais à ça en lisant le Seigneur des Anneaux…
– …
– Oh, d’ailleurs, j’ai bien aimé le film, Elijah Wood joue vraiment bien!
– C’est vrai, oui, il a un je ne sais qui d’éthéré qui transcende la théâtralité de sa normalité burlesque.(Dans cet exemple, tes amis sont un peu cons)
– Elijah Wood…ça me fait penser à Woody Woodpecker, j’adore les dessins animés. Vous avez-vu le Roi Lion? Ah tiens, d’ailleurs, le nouvel album de Pow Wow, il est pas génial! Ils étaient à la Starac l’autre soir.
– Je trouve que cette petite Faustine exprime toute l’intensité de l’ambivalence urbaine postsynthétique.
– Oui, pis elle est quand même super bien foutue!

Le chantage affectif, efficace mais parfois dangereux.
– Et alors, là, le client il dit “est-ce que vous pourriez me faire une courbe corrélative pour vérifier que j’ai bien atteint mes objectifs trimestriels supérieurs moyens?”
– Chéri, on avait dit qu’on parlait pas de boulot, ce soir.
– Et je lui réponds, “bien sûr, mais selon l’interactivité de la synergie…au fait, vous me devez 5000 balles payables d’avance si vous voulez que je poursuive ce consulting!
– Ah oui, bien parlé!
– Chéri, j’ai mis mon petit ensemble en hermine saumonée que tu aimes tant…
– Après, je lui ai conseillé de prendre des warrants, c’est moins sale que les iguanes.
– Chéri, si tu continues, je m’immole par le feu!
– Mais vu l’instabilité du Nasdaq pour les placements disynchrones, je pense plutôt qu’il faut investir dans les poneys.
Fvoush
– Ta femme, elle est en train de flamber, je crois!
– Ahaha elle a toujours eu le feu au cul.
– Ahahaha sacré Mike…au fait, tu connais la blague des deux wapitis?

Le détournement d’attention efficace, mais il vaut mieux le pratiquer après que des témoins vous ont vu boire un verre ou deux, pour avoir une excuse.
– Alors là, il prend un fer 18 pour putter alors que le bunker était ensablé.
– Quel con
– Je lui dis, pourquoi tu prends pas plutôt le 23?
– Monique, c’est normal que ton mari soit en train de danser nu sur la table?

La solidarité masculine ne peut s’utiliser que si vous êtes un homme de sexe masculin et qu’il s’en trouve d’autres parmi vos interlocuteurs. Sinon, vous pouvez essayer la solidarité féminine.
– Tu as entendu le verdict dans l’affaire Pinchard? Je trouve incroyable qu’ils aient admis la thèse de la fiducie.
– Au contraire, et nonobstant, je trouve qu’au vu de la jurisprudence, si l’on se réfère à l’arrêté du 16 juin, il est normal que les agios comptent dans l’interprétation de la sentence.
– Aaaaah tu vois, c’est exactement ce que je t’avais dit! Mais tu veux jamais m’écouter. C’est bien les nanas, ça! Toujours plus malines!
– Je crois que vous faites un faux procès à la gent féminine, car dans l’affaire Hilton contre Ritchie, on voit bien que personne n’est plus maline…
– C’est comme la fois où tu m’avais dit que toboggan, ça s’écrivait avec deux g…
– Au fait, vous connaissez la blague des deux wapitis?


Le coup de boule
est une technique à n’utiliser qu’en cas de dernier recours.
– Oh Zinedine, tu ne penses pas que le 4-4-2 est une technique dépassée et que de nos jours, grâce aux progrès de la science, on devrait être capable de dépasser ce clivage petit-bourgeois pour enfin accepter que la morale judéo-chrétienne annihile l’interprétation subséquente de l’….