Archive for the ‘quand je serai grand je serai misanthrope’ Category

Prévert pépère

Monday, March 29th, 2004

Dans les trains, on se fait plein de nouveaux amis.

Et parfois dans les trains, mais aussi dans les avions, les bus, les métros, les squares et, plus rarement, dans les fours micro-ondes, on rencontre une espèce en voie de disparition: le gosse d’une deuxaine d’années.

Le gosse d’une deuxaine d’années normalement constitué ne lit pas Le Monde ni même le dernier Fluide Glacial, ce qui est pourtant une saine occupation dans le train, surtout Fluide, le Monde c’est pour frimer mais le cahier sportif est tout mince et parle même pas des résultats du FC Thierrens pourtant brillant cette année, mais là je digresse.

Graisse.

Le gosse de deux ans présente deux caractéristiques intéressantes: sa cyclothymie et sa soif de reconnaissance.

Au début du voyage, il est triste, pour des griefs qui lui sont propres, le gosse de deux ans a ses raisons que la raison ne peut pas connaître. Fort heureusement, il se calme assez vite, au bout de trois petites heures. Mais il peut alors passer en dix minutes à la jubilation intense qui, pour plus positive qu’elle soit, n’en empêche pas moins le sommeil du valeureux jeune homme qui venait de le trouver mais c’est pas grave, il a des Pratchett à finir de commencer.

Et donc, dans ses phases jubilatoires, le gosse de deux ans a soif de découverte: il a déjà découvert la marche, puis, à la même époque, le théorème de la gravitation universelle. Il s’attaque maintenant à la linguisitique. Il est à noter que le gosse de deux ans procède selon le système de l’expérimentation: il accole deux ou trois syllabes et regarde si le résultat est satisfaisant. Il s’adresse donc à sa voisine de siège, qui doit être sa mère (parce que si c’est son amante, y a quand même une sacrée différence d’âge), la regarde fixement et lui tient à peu près ce langage: “xluba!”
Aucune réaction, il se dit que son interlocutrice doit être absorbée dans quelque reflexion sur la pensée post-hégelienne et répète un peu plus fort: xluba! Puis, inlassablement, il répète ce même mot de plus en plus fort. S’il a de la chance, il se trouve un hongrois ou un moldave dans le train pour lui répondre. Si le hongrois ou le moldave ont de la chance, sa mère possède un bâillon. Au bout de quelques instants, 1 heure ou deux, il se dit que son mot ne veut rien dire et, déçu du manque d’imaginativité linguistique, tente une tentative. Jusqu’au moment où il fait une association plus heureuse: Ga-Ya! “oui”, lui répond alors sa génitrice, “en effet, la Gare de Lyon est magnifique en cette saison même si elle n’est pas ornée de thuyas” Car les mères de gosses de deux ans disposent d’une capacité de traduction impressionnante.

Moralité: la prochaine fois, je penserai à acheter des piles neuves.

à vélo

Sunday, March 28th, 2004

Le truc idéal pour les vacances, c’est de loger chez l’habitant.

Déjà parce qu’il faut tomber sur un habitant vraiment pas net pour qu’il fasse appelle à DJ Didier pour animer ses soirées. De même, l’habitant ne te nourrit en général pas de Grand Buffet à volonté avec grand choix de viandes indéfinissables baignant dans une sauce gluante et de desserts verdâtres.

En plus, l’habitant n’organise pas des circuits découverte en car avec visites d’une magnifique fabrique de macramés en terre cuite (possibilité d’acheter à la sortie). Non, l’habitant te nourrit bien, anime tes soirées, tes après-midi et même tes matinées et te fait visiter des petits coins sympathiques.

En fait, c’est pour lui que la visite peut s’avérer difficile.

-“Oh, regarde, là-bas, une magnifique tour qui se dresse inexorablement dans le ciel!”
-“Ben ouais, quoi, c’est la Tour Eiffel…”
-“Et que sont ces charmants volatiles au port altier, à la démarche sémillante?”
-“Saleté de pigeons…”
-“Reprendrons-nous l’un de ces transports en commun si souterrains, peuplés d’une foule si pitorresque et que l’on ne gagne qu’en traversant un dédale de couloirs aux senteurs si typiques?”
-“Bah euh ouais on va devoir reprendre le metro, on a rendez-vous dans le Marais”
-“Le Marais? Que diable ne m’as-tu pas prévenu, je me serais chaussé de bottes en caoutchouc.”

Le truc idéal pour les vacances, c’est de loger chez l’habitant. Sauf qu’au lieu de t’amener acheter des tour eiffel en plastique, elle t’entraîne à la fnac des halles et qu’après ben tu lui dois plein de sous, à l’habitant.

chäschüechli

Wednesday, March 17th, 2004

Comme Bob Morane contre tout chacal, l’Aventurier contre tout guerrier, le brave journaliste a aussi ses ennemis intimes, ses prédateurs naturels.

Il y a bien sûr, l’artiste undergrounf. Il emploie des termes simples, mais réussit à les arranger en phrases qui ne veulent rien dire. Quand on lui pose des questions bêtes, du genre “depuis quand peignez-vous”, il éclate de rire, secoue la tête et raconte explique un truc à propos de substrat palimpsestique de l’exégète intrinsèque en tant qu’il est en puissance. Puis ajoute qu’il ne peint pas mais transpose la substantification transhumatoire à l’aide d’un canal pinceautistique. Il en profite également pour ajouter que le succès n’est pas important pour lui, que c’est l’oeuvre qui est importante, n’oubliez pas de donner les dates de mon exposition.

Il y a bien sûr les spécialistes du “ah mais pour ça, il faut pas voir avec moi mais avec monsieur Strunz”. Des gens redoutables, car ils s’arrangent toujours pour créer un mouvement perpétuel: au bout d’une petite vingt-troisaine d’appels, le malheureux pris dans leurs filets retombe invariablement sur son premier interlocuteur.

Mais le prédateur naturel le plus redoutable du scribouillard, c’est la secrétaire. Dont le rôle est, comme son nom l’indique de taire les secrets de son employeur et de le protéger des importuns brimborions. Son combo favori: “il est en séance, rappelez cet après-midi” le matin, “il est en déplacement, rappelez à 16 heures” en début d’après-midi, puis “il vient de partir, rappelez demain…non non, personne d’autre ne peut vous renseigner sur ce sujet”. Quand, 342 coups de fil plus tard, le malheureux gâche-papier triomphe enfin de la resistance secrétariale, son interlocuteur tant désiré lui assène ces propos interlocants: “j’allais justement vous rappeler…ah non, pour ça, faut voir avec monsieur Strunz”.
Acculée, la secrétaire utilise souvent son arme secrète. Elle dit, aimablement, “un instant, je regarde si il est là” et vous laisse seul, aux prises avec la musique de mise en attente. Hits du moment, morceaux classiques claydermanisés par un orgue Bontempi asthmatique, cris de mouettes newagisés, rien n’est épargné au jocrisse qui a eu la téméritude de braver le courroux de la gardienne du temple. Les plus lâches emploient l’usité mais efficace “veuillez patienter, nous recherchons votre correspondant” répété toutes les neuf secondes. Au bout de 12 minutes, histoire de prouver qu’elle l’a vraiment cherché, elle revient et assène le coup de grâce au clampin qui ne pourra pas dire qu’il ne l’avait pas cherché: “il est pas à sa place, rappelez un peu plus tard”

Et là, le journaliste, exsangue, n’a même plus la force de trouver une conclusion digne de ce nom.

Oiseaux sans queue ni tête

Thursday, February 26th, 2004

“On va faire des photos, c’est pour le site ouaibe de la boîte”

Devant cette situation, observons-les réactions.

Le paranoïaque
“Quoi? Ma tête sur internet? Non mais ça va pas???” sont ses premiers mots. Personne ne comprend bien bien pourquoi, mais peut-être que sa famille ne sait pas qu’il bosse dans cette boîte et croit qu’il est balayeur au FBI.

Le pas photo-hygiénique
Il se demande vaguement pourquoi ce genre de trucs arrivent toujours le jour où il a une coupe de cheveux en pétard, des valises sous les yeux et un rasage semi-aléatoire. Il se rend compte qu’en fait, il a toujours les cheveux en pétard, des valises sous les yeux et un rasage semi-aléatoire. Il essaie vaguement de sourire, sauf que le flash arrive juste au moment ou les fossettes cèdent la place à des vraissettes. Il sera ensuite obligé d’éliminer un à un les gens qui iront sur le site de sa boîte.

Le facétieux
Il fait des grimaces, des mimiques, tout ça. Malheureusement, le seul cliché où il faisait son sourire de communiant est loupé et le monde entier (enfin, les 12 personnes qui iront voir le site) le verra en train de prendre son regard mi-James Dean mi-Bugs Bunny.

L’opportuniste
Il en profite pour demander des doubles des photos pour son passeport et son permis de conduire.

La (euh si je mets blonde je vais avoir des problèmes avec le CSA?)
Elle n’a pas bien bien compris que la photo était pour le site ouaibe de l’entreprise et pas pour une campagne mondiale d’affichage. Elle commence par râler que vite, j’ai beaucoup de boulot, avant de se recoiffer, de se remaquiller, de filer se racheter des habits. Elle prend une pose à la fois éthérée et suspicieuse, avec un quelque chose de glamour dans le genou droit. Elle demande à voir les photos (parce que bon, c’est du numérique), demande une deuxième prise, puis une troisième.

Le photographe
Il part trois mois en dépression.

Le type atteint de troubles obsessionnels compulsifs
Il profite de la situation pour faire une liste de trucs.

interlude publicitaire

Tuesday, February 24th, 2004

“Notre région ne se trouve pas dans une région à risques. Bien sûr, il est impossible d’exclure qu’un tremblement de terre comme celui de Bâle en 1356 ne se reproduise”
“Je ne pense pas encore à la victoire finale, je prends les matches comme ils viennent. Mais je me sens bien ici et si je ne rencontre pas de problèmes, je pense pouvoir faire un bon tournoi.”
“Je reviens à l’instant de vacances et je ne suis au courant de rien, mais je trouve quand même que c’est un scandale”
“Jamais on n’aurait cru ça de lui… Il ne parlait pas beaucoup, mais il n’a jamais causé de problèmes… Non, jamais je n’aurais pu m’imaginer qu’il assisterait un jour à un concert de Kyo.”

Chers journalistes, ce message s’adresse à vous. Trop souvent, vous traquez inlassablement le type qui pourra bien vous raconter des trucs que vous savez déjà qu’il va vous raconter mais que quand même ça fait trop bien en intro de reportage.

Notre société vous propose de nombreux figurants: le témoin de la scène, la concierge, le voisin, le professeur d’Université, le fan du club de foot qui va bientôt mourir, le joueur de banjo, etc.

Finis, les incessants téléphones à la recherche de la nouvelle star du 20 heures, finie la recherche éperdue du spécialiste qui connaît.

Pour vos diverses éditions régionales, de nombreux accents, du vaudois au limousin, sont à disposition. Veuillez consulter notre catalogue. (Pour des raisons de crédibilité, le fan de foot n’existe pas en version accent valaisan). De plus, nos figurants imitent à la perfection le jeune de banlieue, le vieux de périphérie et le entre-deux-âges de centre ville.

Dès aujourd’hui dans les kiosques, le fascicule numéro 1 de la série “les meilleurs figurants pour vos reportages”. En cadeau-bonus, le ramasseur de courge de plus de 130 kilos et l’observateur d’objets non-identifiés.

Attention, pour les crises de larme, prévoir un supplément de 23 euros.

il y a trop d’gens qui s’aiment

Saturday, February 21st, 2004

En exclusivité mondiale, voici la suite de ça :

quelques types de journaleux que vous risquez de croiser si vous n’y prenez pas garde.

le sportif

Il rêvait de finale de coupe du monde, ce week-end il va suivre le derby Alle-Les Breuleux. Mais d’un côté il est content, il a bière gratuite à la buvette de Alle. Il raffole des expressions amusantes (et qui ne veulent rien dire, mais c’est pas grave, les collègues les emploient aussi) comme “pas grand chose à se mettre sous la pupille” ou “gagner sans coup férir”. Il est doté d’un esprit critique à toute épreuve. Seulement, c’est pas sa faute si quand son équipe favorite perd, c’est toujours de la faute de ce salaud d’arbitre.

le faites comme je dis

Il a écrit des livres de journalisme, même qu’il le rappelle souvent. Quand on lui signale que ouais mais là ton article il correspond pas du tout à ce que tu dis, il se justifie pendant une heure et quart. A la fin, l’article ne correspond toujours pas, mais on finit par le croire. Il oublie de demander les fonctions des gens, mais il explique que c’est parce que oui je leur avais demandé mais un ragondin a mangé mes notes. Il écrit des billets d’humeur très drôles (enfin il dit à tout le monde qu’ils sont très drôles, cela n’a jamais été prouvé scientifiquement). Si vous lui glissez une blague, elle se retrouvera dans son prochain billet d’humeur très drôle et il expliquera à tout le monde qu’elle est de lui. Même si dans son livre, il dit de citer ses sources.

Le jargonneux

Il aime bien les mots compliqués. Quand il fait un article sur Alinghi, au lieu de parler de blaireau friqué qui s’achète des coupes, ce que tout le monde comprendrait, enfin les gens qui connaissent Alinghi, donc les suisses qui n’ont pas hiberné ces 3 dernières années, il parle de godillage, de louvoyage et de hauban. Du coup, t’as un peu l’impression d’être stupide en le lisant, ce qui est toujours utile en cas d’attrappage de grosse tête.

le double-casquetté

Il est à la fois correspondant régional à Fornet-Dessous et organisateur de la fête au village de Fornet-Dessous. Ecrire “la fête au village de Fornet-Dessous, organisée de superbe manière, a été un véritable succès et les spectateurs sont partis ravis” ne lui pose aucun problème. Il oulie de préciser qu’ils étaient trois. Par contre, il a un talent pour l’écriture certain: il est capable de glisser une référence à la fête au village de Fornet-Dessous. (“Un incendie s’est déclaré hier soir, détruisant entièrement le cabanon de jardin de Maurice Grumluk. “Malgré cela, j’irai à la fête au village de Fornet-Dessous, l’événement que je préfère de le monde”, a déclaré Maurice Grumluk.) En plus, il est fan de Kiss.

DI d’initiés

Tuesday, February 10th, 2004

Ouvrir la boîte aux lettres
Ouvrir la grande enveloppe
Aller s’inscrire sur le site Internet mentionné
Commencer à répondre aux questions. Nom, prénom, date de naissance, état civil…facile, ce truc!!
Arriver aux questions plus compliquées
Se rendre compte qu’il manque un papier
Arrêter de se prendre la tête et retourner à des occupations plus sérieuses
Aller poster un petit truc ici
Attendre le papier en question
Attendre
Recevoir la première sommation
Recommencer là où on en était
Chercher l’attestation de la banque qui est rangée dans un endroit logique
Fouiller le tiroir où sont classés les trucs logiques
Fouiller tous les autres tiroirs
Fouiller les cornets de vieux papier
Fouiller la benne de vieux papier
Fouiller le rayon papier recyclé de tous les magasins de la région
Mettre un chiffre fantaisiste sous la rubrique 3.0
Chercher à comprendre les points 5.1 à 5.4
Vaguement se rappeler qu’on a quelqu’un dont c’est le métier dans la famille
Se dire que bon finalement c’est pas si compliqué
Se saisir de la documentation y relative
Se dire que on aurait du étudier le tagalog, c’est forcément écrit en tagalog
Téléphoner à un membre de sa famille
Apprendre que le chien a fait une bronchite, que la machine est réparée et qu’il a fait beau dans le Sud de la France
Remplir n’importe comment les points 5.1 à 5.4
Arriver péniblement au point 8.5 en hésitant un moment à faire un jeu de mots avec hoirie
Cliquer sur envoyer
Cliquer sur valider sans vérifier
Envoyer le bordereau et les documents y relatifs
Recevoir la première tranche
Se dire que c’est pas du gateau
Arrêter de faire des jeux de mots vaseux
Se dire que devoir payer autant après avoir du bosser autant, c’est quand même mal fait

Billet communautiste

Monday, February 2nd, 2004

Il y a communauté et communauté.

Il y a par exemple la vie en communauté: ça se passe dans les années 70, une douzaine de gens décident de s’installer dans une grande maison. Ils ont des chèvres, des poules, les pieds nus, des fleurs dans les cheveux et des plantes grimpantes dans le jardin. Ils vivent ainsi, loin des contraintes de ce monde matérialiste. Ils partagent tout. Ils sont organisés: le lundi, c’est Jean-René qui fait la vaisselle. Le mardi, c’est Paul-Olaf qui fait à manger. Malheureusement, ils ont la santé fragile: Jean-René est malade tous les lundis, tout le monde est malade tous les mardis. Ils vivent comme ça pendant six mois, dans la paix, l’amour et les fleurs, avant de se quitter en se balançant des assiettes dans la tronche.

Il y a aussi la communauté de l’anneau: 9 types décident de faire équipe pour détruire un anneau. Y en a aussi qui ont les pieds nus, mais ils ressemblent très peu à la communauté suscitée. Ou alors la communauté européenne: là, c’est plus des gens qui décident de faire ménage commun mais des pays. Au début, ils sont beaucoup moins hippies que les gens. A la fin, ils le sont encore moins.

Et apparemment, y a aussi des communautés sur internet: un internaute se dit je vais ouvrir un blog (mais le raisonnement marche aussi avec les chat mais en pas pareil), il tombe plus ou moins par hasard chez utruc ou ZwanzigChose et paf, du jour au lendemain, tous les autres utruc sont ses amis, ils font des barbecues ensemble, ils se laissent pousser des fleurs dans les cheveux et le lundi c’est Jean-René qui fait la vaisselle. Et Jean-René a éventuellement le droit de dire à Sigismonde que il est pas 100% tout à fait d’accord avec elle, quand même. Il se fait (virtuellement) crever les yeux et (virtuellement) arracher les poils d’orteils, mais ils sont toujours frères. Par contre, si Hojt qui est tombé par hasard sur un autre hébergeur, explique à Sigismonde que ouais mais quand même des fois, il se fait immédiatement rappeler à l’ordre et menacer de graves menaces. Et ma conclusion est molle du genou. Mais comme le texte aussi, c’est pas grave.

le foie, c’est mauvais

Tuesday, January 27th, 2004

La mode étant aux plates excuses:

Cher patron,
Si je suis arrivé en retard ce matin, c’est à cause qu’il y avait de la neige sur la route.

Cher professeur de maths,
Si je n’ai pas pu faire mes exercices de math, c’est parce que, en rentrant, mon yorkshire Ramuncho m’a demandé si je pouvais lui prêter un franc ou deux pour aller boire un café et que ça m’a un peu surpris qu’il se mette au café, lui qui a toujours préféré le whisky pur malt, alors après j’étais trop perplexe.

Cher patron,
Si je suis arrivé en retard ce matin, c’est parce que je me suis fait voler ma voiture par des jeunes de banlieue, même que c’est pas normal, j’habite même pas une banlieue.

Chers gens de l’administration,
Si je n’ai pas renvoyé à temps le formulaire 104b, c’est parce que j’ai du aller en Patagonie acheter des trampolines pour mon club de squash.

Cher patron,
Si je suis arrivé en retard ce matin, c’est à cause d’un complot du FBI visant à nier l’existence d’extra-terrestres. Un agent du FBI a malencontreusement déréglé mon réveil en voulant communiquer des données sur la ligne ultra-secrète des extra-terrestres, c’est quand même pas ma faute si ils utilisent la même fréquence que mon réveil.

Chères lecteuses, chers lecteurs,
si je viens de commencer deux billets par “la mode étant”, c’est parce que quand j’étais petit, une fois, j’ai vu un étang et ça m’a marqué. Et si ce post est tout pourri c’est parce que…euh…

Goth et Millau

Monday, January 12th, 2004

En attendant la tant attendue revue de presse des mots que les gens ont tapé dans leurs moteurs de recherche pour arriver ici, je me suis dit que je pouvais pas passer à côté de ça:

comment devenir gothique

Je peux pas attendre la fin du mois pour répondre à cette question, parce qu’on sait jamais, avec les modes…
Donc toi qui veut devenir gothique, tu as de la chance. Parce que tu aurais pu tomber ici et te laisser pousser la moustache ou ici et te laisser pousser les gargouilles.
Mais surtout, tu aurais pu arriver ici et te décourager.

Ne crois pas tout ce qu’on te dit, on peut devenir gothique très facilement. Il suffit d’un peu de fond de teint blanc et de quelques vêtements noirs.

Ensuite, la première chose à faire, c’est de faire une depression. Repète après moi: “je suis trop un(e) incompris(e), le monde me rejette, la société elle est pas très très bien, Florent Pagny fait partie des dix personnalités préférées des français”. Voilà, tu devrais commencer à te sentir un peu mal. Si ça ne suffit pas, relis ça.

Maintenant, il te faut de nouveaux amis gothique. Comme toi, ce sont des incompris, c’est pour ça que vous vous comprenez. Va sur des sites de goth, comme celui-là, choisis un pseudo amusant avec DaRkNeSs dedans et commence à t’intégrer dans le forum. Prétends aimer des groupes avec des noms compliqués. Tu as le droit d’aimer Manson, tu as même le droit de prétendre qu’Indochine est un groupe goth, mais tu dois aussi connaître des groupes avec des noms rigolos avec dedans BlOoD, tEaRs, vEiNs et hAm wItH cHeEsE. Prétends aussi que tu aimes la mort, la nuit et les livres d’Ann Rice. Si tu n’est pas sûr d’avoir tout assimilé, passe le test ici.

Voilà, maintenant tu peux faire des trucs de goth avec tes nouveaux amis goths qui, comme toi, n’ont pas d’amis.

Mais surtout, dépâche-toi. Dans trois mois, peut-être que le rose fluo reviendra à la mode et t’auras l’air bête avec ton fond de teint blanc.