Archive for the ‘quand je serai grand je serai misanthrope’ Category

et surtout la santé

Wednesday, December 31st, 2003

Donc, c’est aujourd’hui le 31 décembre, aussi appelé dernier jour de l�année. Sous nos latitudes, les gens ont coutume de célébrer cet évènement, alors que, par exemple, ils ne fêtent pas la fin du mois de mars.

L’après-midi, les gens regardent la finale de la coupe Spengler et des bêtisiers à la télé. Ensuite, ils se douchent, se vêtissent élégamment et se réunissent afin d�ingérer diverses boissons alcoolisées. Ou alors ils regardent Michel Drucker à la télé.

Ils s’adonnent à cette activité jusqu’à minuit. A ce moment là, ils crient bonne année. On leur pardonne parce qu’ils ont bu, même s’il serait plus politiquement correct de dire année aux formes généreuses et au sourire enjoliveur. Ils se serrent la main, se font la bise, boivent diverses boissons alcoolisées puis essaient de téléphoner à leurs amis qui sont en train de beuverier ailleurs, mais ça passe pas, y a plus de réseau, la vie est injuste.

Ensuite, les gens boivent diverses boissons alcoolisées tout en continuant de souhaiter bonne année à tous ceux qu’ils croisent. Puis ils boivent diverses boissons alcoolisées et souhaitent bonne année à des gens à qui ils l�ont déjà souhaité trois fois.

Puis ils se disent que bon, c’est pas tout ça mais il faudrait rentrer, juste une dernière coupe pour la route. Ensuite, ils montent dans leur voiture. Le lendemain, les survivants mangent des aspirines. Puis ils passent une bonne année parce qu’ils sont obéissants.

Polom pom pom

Sunday, December 28th, 2003

Les fêtes, c’est l’époque bénite des soupers de famille, l’époque où l’on revoit toute la famille et où l’on peut étudier l’influence de cet excellent Bourgogne 95, vous m’en direz des nouvelles, sur son comportement social, celui de la famille pas celui du pinard.

Pour un souper de famille réussi il faut:

– une tata raciste, qui sera placée pas trop loin du cousin qui vient d’épouser une brésilienne. Et qui ira de découvertes en découvertes tout au long de la soirée. Avec ce commentaire en apparté et en fin de soirée: “finalement, je la trouve quand même pas si mal”

– un oncle qui raconte des blagues cochonnes qui le font bien rire, pendant que sa femme lui dit “Mais voyons Edmond…” (sauf si il s’appelle autrement)

– une grand mère gâteuse qu’on écoute même plus ce que ses vieilles mains racontent mais qu’on attend qu’elle crève vu qu’c’est elle qu’a l’oseille

– une cousine fraîchement divorcée et qui a droit à la compassion familiale (“c’était un con”)

– un cousin qui frise la trentaine et qui a le droit a la compassion familiale (“alors toujours pas de petite amie? [en aparté] “à mon avis il doit être homo”)

– un cousin de 20 ans qui a le droit a toute la compassion familiale (“monté mais comme t’as grandi…t’es un beau jeune homme maintenant!”)

– une cousine de 16 ans qui tire la tête parce qu’elle est à la table des enfants

– un cousin de 7 ans mal éduqué qui court dans tous les sens dit des gros mots et casse des trucs

Bien remuer, bien arroser et servir chaud.

God bless

Tuesday, December 23rd, 2003

J’étais en train de faire des recherches sur Internet…

Bon en fait non, c’était pas des recherches, c’était pour tuer le temps. Je me suis planqué sur Internet, j’ai imité le cri du temps et quand il a passé, je me suis saisi d’un trombone et je l’ai tué, paf, boum, t’es mort.

Donc bref, j’ai trouvé ça sur un blog que je ne connaissais point encore mais dont le nom m’a interpelé quelque part au niveau du vécu.

Ok, le coup des lois américaines c’est du réchauffé. Même le matin avait fait un truc du genre un jour où les ex-employés de Lady Di et Christoph Truc dormaient.

Cela dit, pour faire une loi, il faut du sucre, des tas de bonnes choses et de l’agent x. Si vous êtes dictateur, vous vous réveillez un matin, vous vous dites “tiens, si je faisais une loi sur un truc” et hop, vous faites votre loi entre le footing et le café.

Mais dans un pays avec des parlements, des députés des trucs et des machins, c’est plus compliqué. Je sais pas bien bien comment ça se passe aux States, mais y a forcément tout un tas de législatifs et d’exécutifs à affronter avant de faire passer une loi. Et faut écrire des projets, probablement récolter des signatures, convaincre des gens, machin tout ça.

Mettons nous en situation. Bob est un jeune politicien oklahomien. Il a envie de faire carrière en politique, son rêve à lui c’est que dans cinq mille ans, on se souvienne encore de lui. Il serait pas contre une loi qu’on appellerait la loi Bob. Et dans la vie, y a un truc qui le choque. C’est les gens qui font des grimaces aux chiens. Parce que les chiens, ils sont sensibles. Bob a déjà du emmener Ramuncho, son caniche nain, cinq fois chez le psy à cause qu’un sale gosse lui faisait des grimaces.

Alors Bob se dit que c’en est trop, il veut faire interdire les grimaces aux chiens. (Bon, probablement que ça ne s’est pas passé comme ça. Un type a fait une grimace à un chien, il s’est fait mordu, il a perdu son procès contre le chien car celui-ci avait engagé Ally McBeal pour le défendre, jurisprudence machin tout ça. Mais ne cassez pas mes reves, bref, reprenons nos moutons). Il écrit un projet de loi, il le défend contre vents et marées, c’est bien connu, en Oklahoma, les vents et les marées sont super vicieux. Et au final, la loi de Bob passe.

Je trouve que ce Bob est un type formidable, qui sait aller jusqu’au bout de ses passions. Il a des passions étranges, soit, mais il les assume. Bref. Tout ça pour dire que en tuant le temps, parce que je refuse de prendre congé un jour que j’ai pas envie de prendre congé, j’suis tombé sur ça et ça m’a bien fait marrer.

gros titre

Thursday, December 11th, 2003

Y a des journalistes qui vont dans des pays, se battent contre des méchants, vivent des aventures, tombent les plus belles filles de le monde et accessoirement, quand ils ont cinq minutes, écrivent des trucs.

Y en a, enfin sûrement, j’en ai jamais vu à part dans des films holywoodiens et des bédés belges.

Mais le journaliste le plus répandu, c’est quand même le régional.

Son quotidien, même s’il bosse pour un hebdomadaire, c’est l’inauguration d’une place de sport à Fornet-Dessous, la conférence de presse des amis des ratons-laveurs du Bas-Vallon, des trucs passionnants.

De temps en temps, il se passe un évènement important genre 11 septembre, guerre en Irak, élections fédérales, journée mondiale du truc ou du machin, procès contre Michael Jackson, inauguration d’une place de sport à New-York.

Le journaliste régional, ça le frustre. Il aimerait bien en parler, mais il peut pas: c’est pas dans sa région que ça se passe. Il ne lui reste alors qu’une solution: monter une armée et partir envahir la région ou ça se passe, histoire que ça devienne sa région aussi. Mais, je vais en décevoir plus d’un, les journalistes ne sont pas des gens très très riches. Ou alors on me ment. Donc il n’a pas les moyens de monter une armée, vu qu’il lui manque des nerfs pour la guerre et il ne lui reste qu’ue solution: régionaliser.

Il parcourt donc son carnet d’adresses et recherche fébrilement une personne de sa région concernée par le sujet pas de sa région.

Ce qui donne parfois lieu à des phrases étranges lors des séances de rédaction et des apéros après la conférence de presse des amis des ratons-laveurs. Du genre: “trop fou, j’ai un irakien, le Journal Concurrent Qu’On Les Aime Pas ils aimeraient bien savoir où je l’ai trouvé mais je leur dit pas, gnark gnark gnark” Ou alors: “Dis, vous avez un petit myopathe pour le Téléthon?? Vous l’avez trouvé où? Accepteriez-vous de me l’échanger contre un type dont la grand-mère connait quelqu’un qui était à New-York deux mois avant le 11 septembre? Nous vous offrons également un magnifique porte-clés en bois massif”

Bon ben là, j’y vais, faut encore que je trouve quelqu’un pour la journée mondiale des politiciens nains.

Coming out

Wednesday, November 5th, 2003

Journaliste, c’est un des rares mots de la langue française à ne pas avoir la même signification au pluriel et au singulier. Prenons deux exemples concrets: “Ah ces journalistes, tous des menteurs”, mais “Quoi? T’es journaliste? Waaah trocoooool! Tu voyages beaucoup?” (à cette question, jeune padawan scribouillard, il faut répondre par un sourire monalisatesque. Il ne faut pas détruire les rêves des gens qui nous voient rampant sous les bombes alors qu’on est en train de s’empiffrer à l’apéro du choeur mixte)

Quelques exemples presque au hasard de journaleux: (mais de toutes façons, tous des menteurs)

Le ‘tit jeune qui n’en veut:

Il rêve de gloire, de strass, de paillettes, de signer des autographes, de CNN. Ce qui est idiot, les gens ne lisent pas les signatures en bas des articles, sinon ils se rendraient compte que tous les articles de la rubrique internationale de son quotidien régional sont signés par les dénommés Reuters et AFP (Alain-Ferdinand Poujol) et arrêteraient de demander si on voyage beaucoup. Mais bon, ne brisons pas les rêves du ‘tit jeune qui n’en veut. Il fait donc toutes les inaugurations, les assemblées communales de parti, serre des tas de mains et consomme des wagons entiers de cartes de visite.

Le consciencieux: (je mets tout au masculin pour généralifier, mais les consciencieux que je connais, c’est des consciencieuses)

Il vérifie 21 fois chacune de ses sources. Il veut être sûr de n’oublier aucun détail dans ses papiers. Du coup, le moindre article sur la courge de 320 kilos cultivée par monsieur Ducommun de Vugelles-la-Motthe lui prend une semaine de préparation, une semaine de rédaction, une semaine de “rah mais je vois pas où je pourrais encore racourcir, j’avais 12724 signes, là j’en suis à 8012 et je dois en faire 400… Non parce que si j’enlève le passage où je dis qu’il aime bien la fondue savoyarde, ça risque de vexer son cousin au sixième degré…je vais appeler la marraine de son plombier pour voir ce qu’elle en pense”

Le j’m’enfoutiste:

Le même que celui d’avant, sauf que c’est le contraire.

L’écrivain raté:

Il est persuadé qu’il écrit trop bien pour le commun des mortels qui a l’outrecuidance d’acheter le journal dans lequel il a la bienveillance d’écrire, parce qu’il faut bien manger et que ces salauds d’éditeurs lui refusent tous ces romans pourtant merveilleux, parce qu’ils ont peur qu’il fasse de l’ombre aux écrivains déjà établis. Quelque part, il a un peu raison: il écrit tellement bien qu’il faut prévoir quatre ou cinq heures pour comprendre le lead de son article “les sapeurs-pompiers de Rueyres-les-Prés tiennent leur assemblée générale”.

le Bluthund:

il aime les histoires qui sentent le sang, le sexe, la fange, les trucs sordides. Du coup, on les lui refile avec plaisir. Il hésite pas à se salir les mains. Il n’a pas d’amis. Si il apprend un truc malodorant sur quelqu’un, il ne lâche plus sa proie. Même si le quelqu’un est son concierge, son ami d’enfance, sa mère. Il a un gros salaire, mais il le dépense en procès. Il reçoit plein de coups de fils en période électorale.

L’ex ‘tit jeune qui n’en a voulu:

A force d’apéros, il a pris du ventre et ses joues arborent de magnifiques teintes automnales, dues à des années de p’tits verres de blanc. Il est divorcé, sa femme en ayant eu un peu marre des “ouais mais je peux pas louper l’assemblée du ski-club de Suscévaz, tu comprends, Jean-Robert Gloupowsky sera là, c’est super important, il va probablement annoncer sa candidature au poste de vice-secrétaire de l’association des amis de la pêche au vairon du Pied du Jura, j’aimerais pas que la concurrence l’apprenne avant moi, tu comprends, mais promis, dans six mois j’ai un trou dans mon agenda, on passe la soirée ensemble”. Il tutoie plein de monde, mais à force de p’tits verres de blanc, il ne se souvient plus trop qui. Il aime bien les nouveaux ‘tits jeunes qui n’en veulent à qui il dit: “ouais moi j’aurais pu aller à CNN mais bon, tu comprends, j’suis mieux là, j’ai des relations et tout”

Le supertalentueux:

Il est trop gentil pour faire un bon journaliste. Et trop flemmard, aussi, un peu, mais bon il compense. Son rêve, c’est d’être payé pour écrire/filmer/microphoner des conneries. Ou alors d’être nommé correspondant permanent aux Maldives. (On sait jamais, ça peut toujours marcher ce truc là)

pour un poil doux et soyeux

Wednesday, October 29th, 2003

Ils ont mis trois ans pour me débusquer. J’étais tranquille, en fait j’avoue que je n’y pensais pas vraiment et là, ils sont arrivés.


Pendant des années de vie familiale, suivie d’une expérience qui pourrait être une excellente illustration de l’expression “des fois, on fait des trucs pas supers malins”, je n’avais pas vraiment fait attention à eux.


Après trois ans de boîte aux lettres individuelle, de factures, de pubs et de lettres qui font plaisir (je les ai gardées les deux et, comme tu lis pas mon blog, j’ajouterai qu’il m’arrive de les relire), j’ai enfin reçu mon premier catalogue.


Et pas n’importe quel catalogue, un vrai de vrai. Tout y est. Le père Noël qui clignote, l’ourson lubrique qui joddle quand on lui touche le ventre, les jouets moches que les tantines offrent en espérant faire plaisir et qui finissent au fin fond d’une armoire normande, le coussin où on peut ranger son pyjama dedans, l’huile pour raffermir les fesses, l’indispensable téléscope de poche, les tasses à café et à petits coeurs pour amoureux inimaginatifs, le jeu de deux oies en céramique…


Je continue la liste?


Ok, tout y est, l’appuie-bras pour surfer sans se fatiguer, le moule à oeufs au plat, le faux chats aux yeux étincelants pour faire peur aux oiseaux et rendre les vrais chats schizophrènes, l’ourson joddleur qui fait son come-back, ils doivent vraiment avoir envie de le vendre, le rasoir à poils de nez, le porte-rouleaux de pq kitsch, le fauteuil érotique gonflable avec des bandes pour immobiliser, les menottes de l’amour (vous recevrez une paire de menottes y compris deux clés, précisent-ils).


Tout y est, même l’inévitable vibro-masseur. Assorti de l’inévitable photo où l’on découvre un photo-modèle en train de se vibromasser la joue avec un sourire contrit.


En fait, il ne fallait pas lire ce billet. Il est dédié à mes amis photographes de presse. Tu vois, tu râles tout le temps que t’es stressé et qu’on n’exploite pas assez ton immense talent artistique. Dis-toi que tu pourrais être photographe de catalogues et passer tes journées à immortaliser des mannequins ratés en train de se faire du bien à la joue gauche. Mais bon, tu lis pas mon blog, donc les autres vous pouviez quand même lire.

appel au peuple et brocolis braisés

Monday, September 15th, 2003

Pour sortir l’économie mondiale du marasme dans lequel elle est plongée, il est une mesure auquel nul n’a songé, mais qui est pourtant indispensable.


Combien d’entre vous ont-ils constaté que leur efficacité productive baissait drastiquement le lundi matin?


Combien de conducteurs de tractopelles ont-ils eu un accident de tractopelle un lundi matin? Quel ouvrier spécialisé dans la fabrication des planches de fakir en rotin aura l’outrecuidance de dire que ses planches du lundi répondent à toutes les normes de sécurité? Quel talentueux journaliste (si, si, promis, y a des journalistes talentueux) (bon ok, y en avait un, mais il est mort) affirmera sans sourciller qu’il n’a jamais pondu des articles dignes d’être publiés dans jeune et jolie le lundi matin, et en plus ce salaud de réveil a même pas sonné?


Tous les lundis matins, des milliards d’entreprises de par le monde voient leur productivité baisser vertigineusement, pendant que leurs employés se narrent inlassablement leur péripéties week-endales ou font du boulot de merde.


Selon une étude scientifique réalisée par des scientifiques, les pertes financières engendrées par les lundis matins s’éleveraient à plusieurs francs. De plus, Indochine (non, faut que je me trouve une autre victime expiratoire). De plus, Florent Pagny aurait composé la plupart de ses oeuvres majeures des lundis matins. (Je sais, ça s’accorde pas normalement)


C’est pourquoi nous réclamons l’abolition immédiate du lundi matin. Vous aussi, rejoignez la lutte. Ensemble, nous viendrons à bout du diktat du lundi matin. Le lundi matin ne passera pas.


Si vous désirez soutenir le Front International de Lutte conte le Lundi Matin, vous pouvez me verser vos dons au moyen du bulletin de versement ci-joint.

j’l’aurais préférée vicieuse…

Wednesday, August 27th, 2003

La région où que j’vis à ceci de formidable qu’on y rencontre une espèce qui est en voie de disparition un peu partout ailleurs, par la faute de tf1, du matin et des conseils avisés de grand-maman: les auto-stoppeurs. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit de ces gens qui se postent au bord de la route avec un pouce en l’air, non pas pour se faire remarquer mais pour se faire véhiculer.

Cela dit, il y a d’autres trucs formidables dans la région, par exemple la tête de moine et la damassine, mais tel n’est point l’objet de notre propos.

Quand on est autostoppeur, on voit plein de choses amusantes: les gens qui te font signe qu’ils tournent à gauche à la prochaine, les gens qui te font salut mais qui s’arrêtent pas, les gens qui te regardent d’un air hyper méchant parce que tu oses faire du stop, les gens qui font semblant de s’arrêter, les gens qui s’arrêtent pour te dire “ah mais je vais juste à 100 mètres”, les gens qui regardent la gueule que t’as avant de décider si ils vont te prendre, les gens qui t’insultent digitalement.

Mais bon, vous savez ce que c’est, on s’embourgeoise, donc là en fait j’vais plutôt causer du point de vue de l’automobiliste bienveillant qui s’arrête pour prendre les stoppeurs, sauf quand il est déjà en retard.

Pour toi qui envisage d’adopter un petit auto-stoppeur, voici quelques conseils d’un ancien auto-stoppeur devenu aujourd’hui preneur d’auto-stoppeurs.

L’occasionnel: il a loupé son train et s’est dit qu’il allait faire du pouce pour arriver à la maison avant le Bigdil. Il commence par s’excuser 23 fois, puis te remercie 21 fois. C’est donc un autostoppeur plutôt gratifiant pour l’automobiliste.

Le taxeur: bon, en fait, Coluche en a déjà parlé, donc je vais pas me risquer. Il commence par te demander une clope, puis du feu, puis de l’argent, puis de l’héberger, puis les clés de ta voiture. En plus, si tu obtempères, il ne s’arrête même pas quand deux semaines plus tard tu le recroise, toi pouce à l’air et lui au volant de ton ex-voiture.

Le critique: il trouve ta voiture trop petite, pas assez bien rangée (enfin la tienne je sais pas, la mienne il la trouve en chenit), il aime pas la musique que t’écoute, tu roules pas assez vite, t’as les cheveux trop gras et tu passes pas par la bonne route.

La prévoyante (ou parano, ou mytho, c’est selon): première chose qu’elle te dit en montant, c’est que le dernier qui l’a prise en stop a essayé de la violer et qu’elle lui a fait un mawashigeri et une double clé de bras. Du coup t’es prévenu.

L’alcoolo: il fait du stop de bistrot en bistrot. Rarement méchant, à éviter si la route fait beaucoup de virages. En plus, il se mue bien souvent en taxeur.

Le missionnaire: il commence par t’amadouer avec deux-trois phrases bateaux, je vais à Herzogenbuchsee, il fait chaud, y a plus de saisons, puis tout à coup soudainement il t’explique comme ça que Jésus est avec toi et passe tout le reste du trajet à t’expliquer que toi aussi tu peux sauver ton âme. Si jamais il est témoin de Jéovah, il te laisse encore son journal en fin de parcours. A ne prendre que sur des courtes distances, donc.

Le bavard: à la fin du trajet, tu sais tout de l’actualité, de la météo et du petit dernier qui nous a fait une bronchite. A ne prendre que sur des courtes distances, donc.

Le généreux: il commence par te demander si il peut fumer dans ta voiture, tu t’attends donc à te faire taxer une clope et finalement non, il sort tout son petit matériel, se fabrique lui-même sa cigarette et te la tend après quelques bouffées. A ne prendre que sur des courtes distances, donc, sinon ça risque de devenir assez vite difficile de conduire correctement.

Le pressé: il doit absolument être à Herzogenbuchsee à 18h27. T’as tendance à te dire que quand on est pressé on fait pas de stop, mais le fait qu’il regarde sa montre toutes les 20 secondes a tendance à te stresser. Le fait qu’il affirme souvent: “là, on est sur un bout droit, je crois qu’il n’y a jamais de radars” a tendance à te stresser. A ne prendre que sur des circuits de formule 1.

L’angoissé: il s’agrippe au machin que je sais plus comment ça s’appelle mais où on peut s’agripper et il jette de nombreux regards furtifs pas si furtifs au compteur. Peut s’avérer stressant.

La ptite djeunz: elle envoie tellement de sms pendant le trajet que finalement, le train lui aurait coûté moins cher.

Les deux ptites djeunz: elles passent tout le trajet à pouffer bêtement et à se dire des trucs dans l’oreille. C’est mignon et en plus ça remplace la radio, pour une fois.

Le chelou: en fait il est supersympa, mais il a un peu l’air de pas l’être, donc tu passes tout le trajet à te demander quand il va t’égorger. Enfin, si tu es parano.

Le serial killer: selon mon expérience, on le rencontre plus souvent sur tf1 et dans les mauvais téléfilms que dans la réalité.

La nymphomane: selon mon expérience, on la rencontre plus souvent dans les mauvais téléfilms que dans la réalité. Mais pas les mêmes téléfilms.

special dedicace

Monday, August 25th, 2003

Ca y est, ô rage ô désespoir, c’est la rentrée, le fond de l’air est frais, enfin surtout la nuit, les hockeyeurs vont bientôt recommencer à hockeyer, les sanglots longs des violons de l’automne vont pas tarder à ressortir leurs archets. Et la saison des festivals est quasi finie. (et j’espère que vous aviez pas vu la grosse faute d’orthographe pas belle que je viens de l’enlever, sinon je vais devoir vous exécuter)

Il reste quand même le Chant du Gros , un festival over de la balle mais qui a lieu fin septembre dans une région peu connue pour son climat tropical. Du coup, tu en reviens avec de la boue jusqu’aux dents et des goutelettes de transpiration post-pogotiques congelées. C’est pas pareil.

Donc, dans les festivals estivaux (c’est quand même compliqué le français), on croise des gens. Ou alors, c’est l’Open Air at Chésopelloz, avec à l’affiche la fanfare de Montbrelloz et Robert and the Lavatories et les seuls spectateurs c’est les trois potes à l’organisateur qui bossent au bar. Mais sinon, on croise des gens:

Le démuni

Il fait beaucoup de connaissances pendant les festivals et leur pose inlassablement cette question: salut t’as des feuilles? Comme en général j’en ai pas, je sais pas si c’est un bon gaillard.

Pour le croiser: n’importe quel festival fera l’affaire. Pour être son ami: avoir des feuilles.

Le belge

Bon je sais pas si on en croise à tous les festivals, des comme ça. Donc il est belge, des cheveux gris en pagaille, accoudé au bar, l’air de s’emmerder, l’air d’avoir bu une ou deux bières, aussi. Au premier regard, tu te dis que t’irais pas nager avec lui. Au deuxième regard tu te dis qu’il te rappelles quelque chose…le bord de mer, peut-être? Et au troisième regard tu te dis: ‘tain c’est vraiment ce mec là qui vient de nous faire un putain de bon concert? (enfin tu te dis ça comme ça si t’es un peu grossier)

Pour le croiser: n’importe quel festival où il joue fera l’affaire. Pour lui parler: être blonde, mousseuse et fraîche.

La groupie

Elle vient à des festivals pour voir un seul groupe. Elle arrive une heure avant pour être au premier rang. Au début du concert, elle tombe dans les pommes.

Pour la croiser: n’importe quel festival où joue Kyo ou tout autre groupe dont le chanteur est vachement beau et n’a pas encore mué fera l’affaire. Pour lui parler: être au premier rang, où alors ressembler à Kyo. Attention, elle n’a que 14 ans.

Le 666iste

Il fait l’espèce de signe métalleux à n’importe quel concert (en langage smileyien: lml). Il est rigolo, surtout quand il n’est pas loin de la subcitée.

Pour le croiser: il est à tous les concerts et il se voit de loin. Pour lui parler: je sais pas si il parle, mais peut-être qu’en faisant le même signe?

Le petit agité

Pour lui, un bon concert ne se conçoit pas sans côte cassée. Dès que la musique s’énerve un peu il saute dans tous les sens, dès que la musique se calme un peu, il reprend son souffle en allumant une clope (ou autre chose). A mon avis, il se dope.

Pour le croiser: installez-vous dans les cinq premiers rangs, en général vous le sentirez arriver. Pour lui parler: s’il est sympa, profitez du moment où il viendra vous relever.

La p’tite blonde porrentruitaise

Elle est plutôt sympa, blonde-aux-yeux-bleus-tiste, nippophile et rigolote. Mais elle cause tout le temps. Du coup, tu loupes la moitié du speech du chanteur corse qui est en train de dire un truc à propos de maisons blanches dans le ciel. L’avantage, c’est que tous les gens qui sont là pour écouter le chanteur corse partent loin d’elle, du coup t’as de la place pour pogoter. Mais bon c’est pas trop possible de pogoter sur du chant polyphonique et en plus elle a mal au genou. Mais elle est bien sympa, en plus elle te laisse lui payer des verres.

Pour la croiser: en général je lui envoie des sms. En général, je dois lui envoyer 1012 sms avant qu’elle me dise clairement où elle est. Mais elle est sympa et rigolote. D’ailleurs ce billet c’est une special dedicace, en fait, les autres fallait pas le lire. Pour lui parler: attendre qu’elle se taise, le meilleur moyen c’est de lui offrir une bière.

Offre d’emploi

Sunday, August 24th, 2003

Afin de combler un manque, je recherche une


idole


à plein temps. (ou deux idoles à temps partiel)


Tâches principales:


– être idolâtré(e)


Qualités requises:


– ne pas porter un nom trop compliqué ou trop ridicule à crier hystériquement.


– chanter, écrire, faire du foot, lancer le javelot, savoir réparer les lavabos, bref faire un truc digne d’être idolâtré. Je vais quand même pas devenir groupie de quelqu’un qui passe ses journées devant la télé. Encore que, si c’est vachement bien fait.


– être en mesure d’offrir des posters géants dédicacés, un site internet sur lequel je pourrai retrouver d’autres groupies hystériques et si possible une ligne de vêtements.


– avoir des genoux et/ou un castor.


Entrée en fonction:


à convenir


Veuillez me faire parvenir votre dossier accompagné d’une lettre de motivation avant qu’il ne soit trop tard.